Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes depuis 2004 et grand pourfendeur du déficit public de la France, n’aura pu mener son combat à terme. Il est mort jeudi matin d’une crise cardiaque à l’âge de 66 ans, l’annonce de son décès provoquant un hommage unanime de la classe politique. «Aujourd’hui je perds un ami et la France perd l’un de ses plus grands serviteurs et l’une de ses plus belles voix politiques, une voix tonitruante, profonde, toujours féconde, une voix parfois aussi tourmentée», a réagi le Premier Ministre, François Fillon, très ému. Philippe Séguin avait «la passion de la France, une passion dévorante, tenace, ombrageuse qui le conduisit de son non au traité de Maastricht (Ndlr, en 1992) à sa démission fracassante de la présidence du Rassemblement pour la République, à agir de manière frondeuse (…). Il était fier et inclassable. Il était fidèle aux valeurs du gaullisme comme on est fidèle à une épopée qui exige de tout donner», a-t-il poursuivi dans un message télévisé. «La République était le fil de la vie de Philippe Séguin. Ce matin ce fil s’est rompu», a conclu François Fillon. C’était «un homme particulièrement attachant», «à l’intelligence rare», «au tempérament chaleureux et généreux», «entier et absolument passionné (…). Passionné surtout par la France, sa République et son Etat», a déclaré le président de la République, Nicolas Sarkozy.