Un dépistage volontaire généralisé du sida sur toute la population de 15 à 70 ans? Une fois n’est pas coutume, cette recommandation ne provient pas d’une association de malades mais de… la Haute autorité de santé (HAS) elle-même, qui vient d’achever un rapport sur les modalités du dépistage du VIH en France. Ce rapport, actuellement sur le bureau de Roselyne Bachelot, sera «très rapidement disponible en ligne», assure la Haute autorité.

Il y a encore quelques années, une telle proposition – émanant qui plus est de la plus importante instance sanitaire de France, a fortiori indépendante – aurait fait polémique. La politique de dépistage actuelle a pourtant montré ses limites, et une majorité d’acteurs (médecins comme malades) sont prêts à ce «bouleversement», selon l’expression de Libération, qui a révélé l’affaire. La HAS pointe «un nombre important d’insuffisances»: un grand nombre de malades (47% entre 1997 et 2005) découvrent leur séropositivité alors que l’infection est déjà avancée.