En choisissant de ne pas reconduire automatiquement la Convention actuelle, la CSMF, et en son sein l’UNOF, a tiré les conséquences de deux ans d’immobilisme après trois ans d’avancées conjointes de maîtrise et de rémunération.
Aujourd’hui, avec la nouvelle Loi, tout doit être examiné à l’aune de ce nouveau texte.
La permanence de soins, de fait, sort du cadre conventionnel et part sous l’autorité de l’Agence Régionale de Santé.
La Formation professionnelle conventionnelle est, elle, fondue dans un fond aux mains de l’Etat.
La nouvelle convention devra résoudre un dilemme majeur : comment améliorer la qualité d’exercice des médecins actuellement en activité, dans leur diversité, et comment attirer les jeunes confrères dans un système libéral rénové et pérenne ?
Pour l’UNOF, l’acte reste la clef de voûte de la pratique médicale libérale, permettant de préserver le libre choix du patient, de quantifier le revenu en fonction de la charge de travail, de donner de la souplesse à l’organisation individuelle de l’activité professionnelle. Certains actes lourds (exemple pour les personnes âgées) devront connaître une revalorisation supplémentaire.
L’UNOF, depuis longtemps, considère qu’un certain nombre de tâches, accrues au fil du temps et des demandes des tutelles, ne sont pas honorées par la seule rémunération à l’acte. Ces tâches, il faut en assurer le financement par un forfait tel celui du médecin traitant dont le périmètre devra être étendu au delà des patients en affection de longue durée.
La prise en compte de la démarche qualité est indispensable, et elle légitime l’investissement de la société sur nos professions. Elle peut être valorisée mais sans mélange des genres. Il est faux de faire penser qu’elle sera source d’économies dans un premier temps. Cette évolution nécessitera un investissement collectif avant de donner des bénéfices économiques à terme de cinq à dix ans.
Enfin, il faudra bien aborder le problème de la maîtrise médicalisée, maintenant de plus en plus désignée sous le terme d’efficience.
L’UNOF a toujours pensé que la maîtrise « médicalisée » est la seule voie efficace pour réduire l’évolution des dépenses de Santé. Les trois premières années de la Convention actuelle en sont la meilleure preuve.
L’UNOF observe que cette maîtrise va atteindre sa limite du fait du périmètre qui, de toute manière, sera circonscrit rapidement. La baisse des indemnités journalières doit être un objectif. Il sera toujours remis en cause qui par une épidémie, qui par l’augmentation des arrêts de longue durée pour maladie grave, etc… La prescription médicamenteuse doit tendre au juste soin mais ne doit écarter personne des vraies innovations…
La maîtrise médicalisée doit être négociée, rester un objectif, dissociée de la démarche qualité et, pour l’UNOF, ne doit pas être le seul moyen pour lutter contre le déficit ; Régler le financement en responsabilisant la société en un débat sur le panier de soins sera indispensable.
On le voit, l’objectif de cette négociation est ambitieux : sécuriser pour la population une réponse à leur besoin de santé et de soins (à dissocier dans la démarche ?), permettant d’avoir des médecins généralistes investis sans arrière-pensée, ni fragilité professionnelle.
Il faudra aux politiques et aux décideurs beaucoup d’entendement pour admettre que seule une profession valorisée continuera à servir, à éviter des files d’attente pour les patients et à participer au règlement des problèmes démographiques.
L’UNOF souhaite que les syndicats qui ont fait leurs preuves en terme d’efficacité soient écoutés, primus inter pares, sans exclusive de ceux qui souhaitent améliorer la condition professionnelle des médecins et la qualité du service rendu.
L’UNOF portera ses convictions au cœur d’une négociation qui sera ardue et exaltante si chacun ne pense qu’au bien être du plus grand nombre.