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Branche généraliste de la CSMF
UNOF-MAIL /// Jeudi 26 février 2009

Un exercice à marche forcée ?

Depuis les Egeos, on voit bien où veulent nous faire aller ceux qui en ont été les supporters effrénés.
On retrouve tout cela dans la Loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires » mais aussi dans de multiples commissions.
Dans ces commissions où les médecins et les professions paramédicales sont archi-minoritaires, les Fonctionnaires avancent pour nous apprendre ce que nous faisons depuis dix, vingt, trente ans au service de nos concitoyens.
Malgré la réalité des faits, on cherche à prouver que le paiement au forfait améliore la qualité des soins, que le regroupement est mieux que l’exercice individuel, etc. Peu d’études pour confirmer autrement qu’économiquement ces assertions, encore moins d’analyses auprès des patients.
On nous promet une organisation autour de grands machins regroupant tout le monde dans une entente digne du paradis terrestre, d’une efficacité à la hauteur des ambitions, et surtout d’une rentabilité économique à toute épreuve.
On veut nous faire croire qu’en augmentant de fait l’ingénierie administrative, on va faire mieux et moins cher.
Pourtant, il existe un modèle grandeur nature de ce type d’organisation qui s’appelle l’hôpital public pour lequel arrive la nième réforme, au grand dam des médecins y exerçant.
Cet hôpital public, eldorado organisationnel, a même rétabli des plages de paiement à l’acte en honoraires libres pour remotiver les praticiens hospitaliers abrutis jusqu’à l’extrême par l’administratif et la machinerie technocratique.
On voit bien où on veut nous faire aller. Dans une perte de notre outil de travail pour faire des maisons de santé où le médecin ne décidera qu’à la marge sur son exercice. On connaît le principe de base (il existe en Angleterre) : moins le malade voit le médecin moins il coûte cher à la communauté.
Subrepticement, le médecin perd de sa science pour appliquer machinalement des protocoles où l’humain fait place à un scientisme aseptisé, où le patient perd sa globalité pour se transformer en un organe ou une maladie. Cette négation de la médecine générale dans sa globalité met en doute l’utilité de neuf ans de formation pour les jeunes et les années d’expérience des aînés.
On est à la croisée des chemins. L’UNOF, porteuse d’une médecine humaniste, libérale et sociale, est prête à toutes les adaptations et toutes les évolutions à condition qu’elles se fassent sur la base d’une vraie concertation.
Il faut tenir compte des besoins des patients, de leur attente dans la relation du colloque singulier. Il faut entendre tous les médecins, ceux qui au quotidien poursuivent leur magistère sans barguigner au service de tous ceux qui leur font confiance.
C’est parce que le Ministère de la Santé n’a voulu écouter que ceux qui pensaient comme lui que toutes les organisations des professions de santé majoritaires sont opposées à la Loi actuelle.
On ne nous fera pas renoncer à marche forcée à ce qui fait partie de notre vie professionnelle actuelle. On ne bâtit pas l’avenir en injuriant un passé qui a prouvé son efficacité.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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