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Le syndicat des médecins de famille
Branche généraliste de la CSMF
UNOF-MAIL /// Vendredi 30 Janvier 2009

Une loi en forme de fin de partie

Une nouvelle loi pour la Santé. Pour essayer de sauver le système. La dernière, la meilleure, promis juré.
De fait, de plans de sauvegarde en lois, s’il suffisait d’aligner les textes pour obtenir un résultat, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie serait archi-excédentaire.
Au lieu de cela, on creuse toujours le déficit. On cherche le responsable. On le trouve : c’est le système libéral. On va alors contraindre le professionnel, réduire aussi la liberté du patient en le taxant sur le parcours de soins (pas la liberté du patient suffisamment fortuné qui peut se promener à sa guise dans le système).
La Loi de 2004 avait un mérite. Elle introduisait, tout en maintenant une certaine souplesse, une organisation visible autour du médecin traitant. Avec d’autres mesures incluses dans cette loi, le déficit de l’Assurance Maladie qui frôlait les 10 milliards d’euros, avec une courbe tendancielle à 16 milliards d’euros, retombait à 4 milliards d’euros. On pouvait raisonnablement penser qu’à la fin de la Convention et sans la crise économique actuelle, l’équilibre était en vue, tout cela en améliorant la rémunération des médecins et la reconnaissance de la médecine générale. Jamais assez, mais sûrement toujours plus que ce qui se prépare.
Car, la nouvelle loi va être une étape supplémentaire dans la contrainte pour la médecine libérale. La réforme hospitalière n’en est pas exclue. Nous le réclamions.
Ne manque plus que le financement pour que la réforme soit totale. Et le temps économique actuel est couvert pour donner la moindre possibilité en terme d’investissement pour restructurer l’offre de soins.
Dans notre pays, c’est en période de disette que tout le monde exprime ses plaintes pour une redistribution élargie.
Que restera-t-il pour la médecine générale ? Peu de choses sur les honoraires. Les trois dernières années feront l’effet d’un eldorado perdu.
Non seulement, il est de moins en moins question de valoriser les honoraires mais on parle de plus en plus de pénaliser des professionnels qui ne se plieront pas au joug du conventionnement forcé. Au lieu d’une stagnation, on peut envisager une baisse.
Il est fort à craindre que le nombre de contributeur augmentera au fil du temps. Des zones très sur-dotées, on passera aux zones sur-dotées puis normalement dotées. Un tel outil dans la main des politiques et des énarques est une arme à plusieurs coups qui dissuadera ceux-ci de s’installer, ceux-là de continuer à exercer.
On est à la croisée des chemins. La loi de 2004, qui organisait les soins en gardant une certaine souplesse, va être remplacée par une loi qui va corseter l’exercice, installer un modèle unique administratif qui découragera les professionnels de poursuivre ce qui fait leur spécificité : la disponibilité pour leurs patients.
On ne parle pas ici d’argent. On parle de ce rien qui est beaucoup pour une profession : le respect et la franchise. Ni l’un ni l’autre ne sont pour l’instant au rendez-vous.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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