Après le brainstorming des EGOS qui a permis de réfléchir aux orientations professionnelles face aux défis de la démographie, de la formation initiale et continue, de l’organisation des métiers, le retour à la réalité risque d’être douloureux si chacun ne prend pas conscience des possibilités actuelles et si on ne hiérarchise pas les différentes demandes.
La négociation conventionnelle qui s’ouvre risque de s’étaler dans le temps. La feuille de route du Directeur de l’UNCAM est remplie. Le budget alloué, lui, est vide. Une réflexion telle que les EGOS nécessite, par le niveau de réorganisation qu’elle implique, un réel investissement humain et financier. Il n’a échappé à personne que les moyens manquent pour l’un et pour l’autre.
Les moyens humains ont été détruits par une idéologie qui expliquait la hausse des dépenses par l’augmentation du nombre de médecins.
La démographie médicale n’évolue plus depuis que part à coups, une lubie remplaçant une autre, faisant d’une mauvaise répartition une pénurie, d’un déficit un désert.
La définition des missions de chacun des professionnels de santé apportera une visibilité utile à l’organisation. Elle ne remplacera pas la bonne volonté et la conscience professionnelle des individus, qui fait souvent la différence en terme de service rendu.
Sur le plan financier, il faudra bien mettre de l’huile dans les rouages. Quand il y a peu d’huile, il faut privilégier les rouages principaux. Plutôt que de saupoudrer uniformément sur tout le territoire, il va falloir évaluer les lieux les plus en besoin pour leur attribuer le maximum d’investissement.
Il doit en être ainsi des maisons de santé pluridisciplinaires qui doivent répondre aux attentes des professionnels les plus en difficulté pour apporter une réponse efficace aux besoins des populations.
Il faut éviter que le dogme vienne, comme souvent dans nos métiers, casser ce qui marche et qui satisfait tout le monde.
Dire que les EGOS ont été un coup d’épée dans l’eau serait une absurdité. Ils ont ouvert des pistes de réflexion pour lesquelles tout le travail de conceptualisation n’est pas encore achevé. Il doit continuer en évitant de placer toute notre profession dans une insécurité intellectuelle sur son avenir.
Il ne faut pas que les médecins généralistes ressortent déçus des différentes annonces qui ne seraient pas suivies de faits.
La déclinaison conventionnelle de tout cela nécessitera de réels efforts pour trouver des marges de manœuvre dans la période économique actuelle.
Chacun doit être conscient que le danger existe d’un bouleversement si certaines mesures étaient appliquées aux médecins en exercice, pour augmenter leurs contraintes actuelles. Avec un accroissement de la démotivation des confrères les plus actifs, le problème démographique n’en serait qu’aggravé.
Tout le travail effectué aurait alors été inutile si la déclinaison sur le terrain ne trouvait pas l’accord de chacun. Et il faudrait alors lancer une nouvelle concertation. Une de plus. Aussi inefficace que celle qui l’aurait précédée.