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UNOF-MAIL /// Jeudi 28 Février 2008

Réforme du système de soins : sanglots longs de l’automne ou été indien ?

C’est donc pour la fin de l’année qu’une réforme du système de soins est annoncée.
Le Président de la République l’a affirmé à la délégation de la CSMF. Beaucoup de rapports et de concertations ont été lancés pour préparer cette échéance : Les Etats Généraux de l’Offre de Soins, rapport sur les Agences Régionales de Santé, … Ils doivent « éclairer » le législateur dans ces choix.
Le Président de la République affirme que les caisses sont vides. Message optimiste de sa part. L’analyse montre que les caisses sont plutôt creusées au delà du vide. L’intention est donc claire : la réforme ne peut avoir lieu qu’à coup constant. La manœuvre étant de modifier le périmètre des prises en charge entre l’assurance obligatoire et complémentaire, ce qui relève du solidaire collectif et de l’individuel mutuello-assurantiel.
Deuxième angle d’attaque, la réforme de l’hôpital. S’agit-il, depuis le temps qu’on en entend parler, d’une ambition ou d’une gageure ? Indispensable mais difficile, on ne voit pas cette réforme se faire sans une forte mobilisation des personnels, médecins, personnels hospitaliers et même patients. En reconnaissent l’indispensable utilité, un tel chantier est toujours une aventure politique dont l’issue est incertaine. Le vrai risque résidant dans l’immobilité qui aggrave les travers dénoncés.
Et la médecine libérale, la médecine générale dans tout ça ? Ne risque-t-elle pas de rester la variable d’ajustement du secteur public ? Après les différentes concertations, la mise en place des Agences Régionales d’Hospitalisation peuvent conduire à une organisation des soins ambulatoires centrée et chapeautée par l’organisation hospitalière.
Le risque est grand tant le pot de terre libéral est exposé au pot de fer hospitalier dans sa représentation syndicale et politique, au pouvoir local et aux problèmes d’emploi.
L’automne n’apportera que sanglots à la médecine générale libérale si la réforme annoncée se noie dans l’opposition structurelle habituelle.
Les médecins de famille voient depuis longtemps le système se gaspiller dans des prises en charge complexes et inutiles, avec des règles différentes entre les deux secteurs.
L’Assurance Maladie, malgré de louables efforts, a du mal à maîtriser les dépenses hospitalières et n’arrive que peu à modifier les comportements de prescriptions imposés et acceptés par l’ambulatoire.
Le renoncement à l’équité de traitement serait une faute lourde pour l’avenir des deux systèmes dont la complémentarité doit être accrue que ce soit en terme de circulation de l’information, de la prise en charge complexe et concertée, que de la recherche du moindre coût.
La vigilance sera de mise une fois de plus pour éviter que le début d’organisation qu’ont représenté le médecin traitant et le parcours de soins ne soit dégradé au lieu d’être amélioré. Pour faire en sorte que le travail médical reste prioritaire face au travail organisationnel paperassier qui a étouffé les structures publiques rendant malheureux le personnel médical.
La poursuite de l’amélioration de la place du médecin généraliste passe par une véritable mobilisation professionnelle qui va au delà de la simple demande tarifaire.
Notre place ne sera que le fruit de notre investissement dans notre schéma organisationnel qui maintient le rapport humain et technique du médecin auprès de son patient. C’est notre spécificité. La perdre ferait changer le système où chacun aurait beaucoup à regretter.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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