Alors que l´Inspection générale des affaires sociales (Igas) a dédouané le chirurgien de Metz de tout dépassement d´honoraires abusif et de toute défaillance dans sa pratique (Egora du 3 décembre), le président de la mission d´information et de dialogue pour la sécurité des soins (Midiss) vient de relancer la polémique, en évoquant dans le Parisien du 4 décembre un « taux de mortalité au CHR de Metz, hors norme en chirurgie cardiaque », évalué à 10 % par « plusieurs documents confidentiels ».
Interrogé par le quotidien, Alain-Michel Ceretti ne « s´explique pas » les conclusions de l´Igas et rapporte les propos de patients et de médecins qui dénoncent à la fois des « problèmes » de dépassements d´honoraires et de pratique médicale.
« Les médecins souhaitaient attirer notre attention sur le taux de complications postopératoires, qu´ils estimaient très élevé, mais aussi sur le taux de mortalité au CHR de Metz, hors norme en chirurgie cardiaque. Dès lors qu´elles émanaient de différents professionnels de santé, ces informations d´une exceptionnelle gravité ne pouvaient pas ne pas être prises en compte », déclare le responsable de la mission, rattachée à la Haute autorité de santé (HAS). Il annonce avoir saisi la ministre de la Santé en juin « qui a décidé de diligenter en urgence une enquête ».
Le président de la Midiss se montre aussi dubitatif quant à la transparence des dépassements d´honoraires dans le service de chirurgie cardiaque : « Si nous ne pouvons en juger la fréquence, plusieurs témoignages convaincants nous ont laissé perplexes quant à la façon dont ces dépassements avaient été demandés … ».
Le Parisien s´est par ailleurs procuré un « rapport d´étonnement » adressé en juillet 2007 à la direction du CHR par un anesthésiste, qui relève une « intrication néfaste » des activités de consultations et de bloc opératoire et « une perte de temps chirurgical qui vient aussi de la lenteur de certains opérateurs ».