Après le Comité d’alerte, il faut un deuxième souffle conventionnel
L’Assemblée Nationale précédente avait fixé un Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) dit ambitieux, en réalité intenable. Aussi, le Comité d’alerte se déclenche. Le directeur de l’UNCAM devra proposer des mesures correctrices. La Ministre de la Santé a attiré l’attention sur la réponse insuffisante de la maîtrise médicalisée pour l’équilibre des comptes de l’Assurance Maladie. Dans cet imbroglio politico-financier, les médecins généralistes libéraux se demandent ce qui va leur tomber sur le coin de la figure.
Alors, certes la maîtrise médicalisée peut toujours être accentuée, évidemment le panier de soins peut être encore réduit, tout cela est utile. Mais dire aux Français que ces mesures suffiront, alors que tout le monde sait que l’accroissement des frais médicaux est inévitable du fait des pathologies lourdes et du vieillissement de la population, serait, dans cette période dite du parler vrai, la plus grosse des supercheries.
Aussi, il est évident que l’avenir du financement de la sécurité sociale est au moins aussi important que l’action nécessaire sur la dépense. Cela passe par, évidemment, une augmentation des rentrées financières. Il faut souhaiter que le recul du chômage permettra d’asseoir des revenus suffisants sur la durée. Mais un accroissement nominal de ces cotisations sera un passage obligé pour maintenir un système de soins de qualité. Les médecins spécialistes en médecine générale que nous sommes pourront poursuivre ainsi à rendre service à la population dans le cadre de leur compétence.
C’est à l’intérieur de la convention actuelle, favorable aux médecins traitants, que doit se faire l’évolution. Il faut poursuivre l’amélioration de la condition de nos métiers, pour participer activement à la maîtrise médicalisée. Il faut donc un second souffle comme dans tout exercice physique. Cela permet souvent d’emporter la décision.
Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF
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