Revaloriser l’acte de base des
médecins généralistes
Choisir une convention avec les caisses entraîne une
responsabilité tarifaire pour tout syndicat. Nous avons fait dans un
premier temps un choix : rémunérer la fonction transversale du
médecin traitant (à 99 % généraliste). Cette mesure a entraîné les
premiers versements du mois de mai, qui ont montré la faisabilité et
fait taire beaucoup d’incertitudes. Le versement du mois d’août sera
plus conséquent (en moyenne 1.000 €). Il s’effectuera de manière
techniquement plus fiable. L’extension de ce type de rémunération
devra essayer d’améliorer des prises en charge supplémentaires au
delà de l’Affection Longue Durée.
Et l’avenir me direz-vous ?
Nous souhaitons une évolution de la rémunération qui ne se limite
pas à la seule prévue (passage de 20 à 23 € des consultations des
enfants de 2 à 6 ans). Il est évident que s’il n’y a pas un signe
fort sur le C de base (qui représente non seulement la rémunération
principale du médecin généraliste mais aussi la référence de notre
retraite), la profession ne pourra pas continuer à participer à la
réforme. Mais, il faudra aller plus avant. Ecrire une
nomenclature des actes cliniques assurant une rémunération
proportionnelle à la charge de travail du praticien. Il faudra la
mettre en place de manière progressive afin de donner un message
d’utilité avant d’avoir l’architecture complète. Il va falloir
de même rapidement proposer une rémunération pour des actes de
prévention plus complexes, bien nomenclaturés ; ces actes pourraient
s’adresser à des tranches d’âge, des populations, des pathologies
… et on retrouve là une revendication rémanente de l’UNOF sur un
examen annuel de synthèse. Nous ne souhaitons pas une
augmentation exagérée des périmètres des forfaits qui ne reposerait
pas sur des bases médicales précises, afin d’éviter une évolution
vers une capitation. Cette capitation ne ferait qu’augmenter la
perte de liberté avec arrivée rapide du conventionnement sélectif.
On voit bien la demande des médecins de famille : obtenir
une rémunération correspondant à leur investissement professionnel.
Cette demande s’accompagne d’un désir légitime d’améliorer la
qualité de vie. Rappelons-nous notre slogan de 2002 :
« les médecins ne veulent pas gagner plus mais gagner
mieux ». La rémunération ALD procède de cette philosophie
tout comme le paiement des astreintes de la permanence de soins.
L’UNOF demande donc, dès le début de l’année prochaine, une
revalorisation de l’acte de base des médecins généralistes. Elle
réclame d’accélérer le travail sur la nomenclature clinique.
Elle souhaite que le versement de coordination concernant l’ALD
soit bien évalué afin que toutes les revalorisations promises
s’appliquent. Tout ce que nous souhaitons est atteignable, en
menant un combat régulier et fort. Ce combat sera inutile si
nous ne réussissons pas la maîtrise médicalisée. Cette réussite est
la responsabilité de chaque médecin. Ils en connaissent les contours
(génériques, antibiothérapie, indemnités journalières, affection
longue durée) et ne peuvent se cacher derrière des arguties pour
renoncer à faire des efforts. Notre future revalorisation dépend
de chacun de nous. Comme toujours depuis que la profession a choisi
de participer à une médecine solidaire de qualité. Le contrat
passé doit réussir sous peine de mesures bien plus contraignantes.
Elles se feront sans nous, mais surtout contre nous tous.
Dr Michel COMBIER Président de l’UNOF
>
REAGIR A CET ARTICLE<
DMP : les engagements de Xavier Bertrand
L’UNOF soutient les infirmières
|