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LA LETTRE HEBDOMADAIRE DE L’U.N.O.F. N° 104

1 – Manifestation Nationale du 10 Mars : Un franc succès !

En dépit du mépris que continue d’afficher Madame GUIGOU qui, du ” bout des lèvres ” a bien été obligé de reconnaître le succès de la Manifestation du 10 mars, force est de constater que cette nouvelle étape a été très réussie.
Nous étions 50 000 professionnels de Santé dans la rue (passons sur les estimations ridicules de la police), et en grande majorité des médecins de famille.
Cette forte mobilisation témoigne bien du mécontentement profond des médecins généralistes qui ne sont pas prêts d’avaliser l’accord minable et minoritaire du 24 janvier.
Le gouvernement sera-t-il suffisamment démocrate pour entendre cette ” clameur ” de révolte qui s’est exprimée dans la rue ?
Il serait bien inspiré de le faire car sa tentative de diversion pour ” noyer le poisson ” (ateliers de travail, ” grenelle “, ” dîner de cons “, …) est bien un échec !

2 – Manifestation du 10 Mars : Et après ?

Depuis le début du conflit, l’UNOF ne cesse de le répéter : le combat sera long et difficile.
Nous avons franchi de nombreuses étapes avec succès. Même si nous avons commencé à ébranler sérieusement le gouvernement, il n’a pas encore capitulé.
La pression doit donc continuer de s’exercer, essentiellement sur le gouvernement car lui seul détient le pouvoir de décision.
Aussi, l’UNOF vient de décider de franchir une nouvelle étape en lançant un ultimatum aux Préfets pour le 8 Avril 2002 en matière de réquisitions (lire paragraphe 4).
Les autres initiatives symboliques, de type ” semaine de 35 heures ” ou autres, même si elles seront diversement suivies, sont aussi des pistes intéressantes pour maintenir la mobilisation des confrères.

3 – Manifestation du 10 Mars : Chapeau ” Le Monde ” !

Une fois n’est pas coutume. Pour résumer la situation après l’immense Manifestation du 10 mars, nous laisserons la parole au journal ” Le Monde ” dont l’éditorial du Mardi 12 Mars était particulièrement bien senti.
Ecouter les médecins
” CE FUT donc un succès. La manifestation nationale des médecins et des professionnels de santé libéraux a rassemblé, dimanche 10 mars, quelques dizaines de milliers de protestataires, sensiblement plus que la police a bien voulu en dénombrer.
Loin de constituer l’enterrement du mouvement engagé le 15 novembre 2001 par les médecins généralistes afin que le tarif de base de la consultation soit porté à 20 euros et celui de la visite à 30 euros, elle les encourage donc à poursuivre la lutte.
La signature, le 24 janvier, d’un accord, sous forme d’un avenant à la convention des médecins généralistes, entre les caisses d’assurance-maladie et le seul syndicat MG-France, n’a pas suffi à désamorcer le mécontentement. Et cela malgré la revalorisation des actes (0,97 euro de plus par consultation) et une rémunération des gardes et astreintes. La mise en chantier par Elisabeth Guigou, ministre de l’emploi et de la solidarité, d’une série de réunions de travail destinées à améliorer les conditions matérielles d’exercice des médecins, n’aura pas non plus permis de calmer le jeu.
Il faut dire que, malgré l’organisation de deux Grenelle de la santé et un mini-mea culpa prononcé devant leurs représentants le 5 mars, la ministre n’a pas donné aux médecins le sentiment qu’elle les écoutait vraiment. A la différence de l’opinion qui a d’emblée trouvé légitimes leurs revendications. Un Français sur deux estime même justifiée l’augmentation unilatérale des consultations, selon un sondage Ipsos pour Dimanche Ouest-France. La classe politique ne s’y est pas trompée, puisque, à l’exception d’un Lionel Jospin muet sur le sujet, tous les candidats à la présidentielle ont approuvé le mouvement des médecins.
Qu’expriment les médecins généralistes et, au-delà, beaucoup de professionnels de santé libéraux ? Avant tout un profond sentiment de lassitude. Lassitude de travailler en moyenne 58 heures par semaine – et plus encore en milieu rural -, au moment où se met en place la réduction du temps de travail, et d’assurer des gardes. En même temps qu’elle se féminise (27 % des généralistes, contre 16 % en 1984), la population médicale vieillit. Les médecins veulent donc “travailler moins et mieux”. Face à cette usure, il ne suffit pas de clamer à tout vent que notre système de santé est le meilleur du monde selon l’Organisation mondiale de la santé.
A présent, le gouvernement se trouve devant une situation où il sait qu’il devra compter avec un mouvement des médecins et des professionnels de santé libéraux pendant la durée de la campagne de la présidentielle et des législatives. Qui plus est, le partenaire conventionnel qu’est MG-France vient d’adopter un tour plus radical en exigeant l’ouverture de négociations, notamment pour passer à la consultation à 20 euros. Il est temps de trouver une porte de sortie à un conflit qui dure depuis près de quatre mois. Cela passe par un geste de revalorisation immédiate des tarifs de base, même si le passage aux 20 euros est programmé à une date ultérieure. ”
Que dire de plus ?

4 – Réquisitions préfectorales : Ultimatum au 8 Avril !

Depuis 4 mois, les médecins de famille sont en grève des gardes pour exiger de meilleures conditions de travail et une rémunération plus juste.
Après 4 mois d’un conflit historique, très suivi sur le terrain et populaire auprès des français, le gouvernement continue de rester sourd à leurs revendications et s’entête à refuser l’ouverture de négociations conventionnelles.
Après le franc succès de la Manifestation Nationale du 10 Mars, cette attitude provocante et irresponsable nous contraint donc à franchir un nouveau cap dans notre mouvement.
Depuis 4 mois, comme en temps de guerre, la garde médicale des médecins de famille est régie par les réquisitions préfectorales autoritaires.
Chaque soir, chaque week-end, des milliers de médecins de famille, bien qu’épuisés par un rythme de travail intense, n’ont pas droit au repos en famille et sont contraints de travailler de force.
Cette situation n’est plus acceptable ! Le moment est venu de durcir le mouvement et de rappeler que la réquisition d’un médecin est un geste grave qui n’a pas à être banalisé et ne peut avoir pour objectif de ” briser ” un mouvement de grève.
En conséquence, la CSMF-UNOF et le SML, syndicats majoritaires chez les médecins généralistes, lancent dès aujourd’hui aux Préfets un ultimatum fixé au 8 Avril.
Avant cette date, dans chaque département, le CODAMU (Comité Départemental de l’Aide Médicale Urgente) devra être convoqué afin de préciser et d’harmoniser les conditions de la réquisition en particulier sur les points suivants :

 Adaptation de la réquisition aux besoins réels (recensement préalable des éventuels non grévistes, et de tous les médecins susceptibles de pouvoir prendre des gardes).

 Intervention du médecin limitée aux seuls appels urgents du 15.

 Code de bonne conduite (pas de divulgation des numéros de téléphone privés dans la presse ou directement aux patients, …).

 Rémunération des réquisitionnés …

 Remise des réquisitions en mains propres au médecin pour une durée acceptable, en prévoyant un délai permettant au médecin de prendre ses dispositions et de contester la réquisition si besoin.
A défaut, les Préfets prendront le risque de supporter des procédures juridiques et d’une désaffection généralisée des médecins de famille.

5 – Ultimatum au 8 avril : Lettre au Préfet

L’UNOF demande à chacun de ses délégués départementaux d’écrire au Préfet pour exiger une réunion urgente du CODAMU avant le 8 avril 2002 dernier délai (avant les élections !). Ceci pour mettre à plat tous les problèmes liés à la réquisition.
Pour la lettre, s’inspirer sur le texte du paragraphe 4.

6 – Assemblée Générale de MG France : Le C à 20 € pour la ” Saint Glin-Glin ” !

Difficile de suivre la ligne politique de ce syndicat qui s’apparente plus à une ligne brisée qu’à la ligne droite.
Après avoir joué le jeu de la négociation avec les Caisses au lieu d’appeler à la grève des gardes avec ses confrères, avoir déjà capitulé avant la négociation par une exigence ridicule d’un C à 18,50 €, avoir tenté de discréditer un mouvement exemplaire et historique, avoir accepté l’inacceptable en signant l’accord minable du 24 janvier, ce syndicat (pour longtemps minoritaire) vient de décider lors de son Assemblée Générale du 10 Mars (la date n’était pas choisie par hasard) de ratifier (a posteriori) l’accord du 24 janvier tout en demandant la réouverture de négociations conventionnelles pour que le C passe à 20 € à terme … !
Traduction : Pour calmer une opinion interne remuante menée par des Ex très offensifs, tout en refusant de se saborder et pour essayer d’être moins ridicule, MG France a choisi d’appliquer l’accord du 24 janvier tout en promettant aux médecins généralistes que le C à 20 € ce sera pour …. le plus tôt possible, autrement dit à la ” Saint Glin-Glin ” !
Qui peut croire encore à de telles inepties ?

7 – C à 20 € : les candidats se prononcent

A part le Premier Ministre qui reste sourd et muet (il n’a pas dit un seul mot depuis le début du mouvement !) sur la fronde des médecins de famille, la plupart des autres candidats se sont prononcés en faveur de nos revendications.
Le Président candidat s’est même laissé aller à déclarer, qu’en cas de victoire, le ” C à 20 € ” était acquis ! Même si ce n’est qu’une promesse, elle fait du bien.
Dommage pour le Premier Ministre candidat qui, lui, dispose du pouvoir de décider tout de suite au lieu de faire des promesses.
Qu’attend-il ?

8 – Service de Garde Obligatoire : Du rififi à l’Ordre

Dès la semaine dernière, l’UNOF avait dénoncé avec force l’attitude scandaleuse du Président du Conseil National de l’Ordre qui, en catimini et sans aucune concertation, s’est crû autorisé de signer un texte inacceptable instaurant en France un Service de Garde Obligatoire pour les seuls généralistes, sous la dépendance financière des Caisses d’Assurance Maladie et la tutelle des Centres 15.
De nombreux syndicats départementaux et élus nationaux de l’Ordre se sont vivement émus de cette signature et commencé à demander la démission du Président.
L’UNOF recommande à chacun de ses représentants départementaux et régionaux de demander une réunion du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins sur le sujet afin de sensibiliser cette vénérable institution de l’énorme ” gaffe ” que son Président vient de faire.
Merci de nous tenir informés.

9 – Ordonnances sécurisées : C’est fini !

Même si le sujet est quelque peu frivole en ces temps de lutte intense, il mérite tout de même d’être souligné.
Bernard KOUCHNER a lui même annoncé, lors des fameux ateliers de diversion de la semaine dernière, que l’obligation des ordonnances sécurisées ne serait maintenue que pour les prescriptions de toxiques, pas pour les prescriptions ordinaires.
C’est précisément ce qu’exige l’UNOF depuis le début.
Une nouvelle fois, ceux qui avaient suivi nos consignes auront eu raison.

10 – Sondage SOFRES pour le MEDEC : Soutien massif des français

Les sondages font parfois du bien et amènent réconfort.
Ainsi, selon un sondage SOFRES réalisé pour le MEDEC, les français :

 préfèrent le système libéral actuel au principe d’une médecine salariée (74 %),

 estiment justifiée la consultation à 20 € réclamée par les médecins généralistes (75 %).
Un peu de ” baume au cœur ” pour ceux qui, comme nous, refusent de baisser les bras !

11 – J’adhère à l’U.N.O.F. !

Beaucoup de confrères ont décidé de franchir le pas en choisissant d’adhérer à l’UNOFqui, plus que jamais, est le premier syndicat de médecins généralistes.
Et si vous faisiez comme eux ? Si vous preniez la décision d’adhérer à l’UNOF ?
Pour tout renseignement : unof@csmf.org

12 – Séminaires FORMUNOF : FPC 2002 – Formations agréées

Pour tout autre renseignement, contacter nous au 03.20.78.22.44 ou visitez le site www.unof.org rubrique FORMUNOF.

13 – Donnez-nous les e.mails de vos confrères

Vous êtes plus de 5 000 Médecins Généralistes à recevoir régulièrement nos informations sur le Net.
Nous pouvons très facilement augmenter cette diffusion si vous acceptez de nous aider en nous fournissant les adresses e.mail de vos confrères et amis. D’avance merci.

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UNION NATIONALE DES OMNIPRATICIENS FRANÇAIS
Le Syndicat des Médecins de Famille
79, rue de Tocqueville – 75017 PARIS
Tél. 01 43 18 88 30 Fax. 01 43 18 88 31
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