Quelles sont les modalités d’exercice des médecins généralistes ? Comment sont-ils répartis en cabinet individuel et cabinet de groupe monoprofessionnel ou pluriprofessionnel ? Une étude de la Drees, publiée ce mercredi 26 octobre, révèle que 27 % travaillent dans un cabinet avec d’autres généralistes et des professionnels paramédicaux, et que 12 % exercent également avec d’autres spécialités et/ou des chirurgiens-dentistes.
Début 2022, 69 % des médecins généralistes libéraux, qui ont au moins quatre ans d’ancienneté*, déclarent exercer en groupe au titre de leur activité principale, précise une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée ce 26 octobre. Une “progression” depuis 2010 car il concernait 54 % des MG fin 2010 et 61 % début 2019, précise l’instance.
Largement plébiscité par les médecins âgés de moins de 50 ans – 87 % contre 75 % pour les 50-59 ans et 53 % pour les 60 ans ou plus –, et les femmes (80 %), l’exercice regroupé peut être choisi au cours de la carrière professionnelle : 22 % des médecins qui exerçaient seuls en 2019 font partie d’un cabinet de groupe trois ans plus tard. Sa fréquence varie selon les régions (62 % des MG en région Paca contre 82 % de ceux des Pays de la Loire) et semble plus faible dans les zones sous-denses, note la Drees. De quoi laisser présager “une poursuite de l’augmentation de l’exercice regroupé dans les prochaines années”, note la Drees.
Seuls 3 % des MG regroupés avec d’autres spécialités et/ou des chirurgiens-dentistes
Si 29 % des médecins généralistes exercent en groupe monoprofessionnel, cette modalité d’exercice devient moins fréquente : 34 % des MG en 2019 dont la majorité se regroupent dans des cabinets composés uniquement de généralistes. Le regroupement avec des médecins d’autres spécialités et/ou des chirurgiens-dentistes est beaucoup plus rare (3 % des médecins généralistes), précise la Drees.
A contrario, l’exercice en groupe pluriprofessionnel concerne 40 % des MG en 2022, soit près de 60 % des médecins installés en groupe, alors qu’ils étaient moins de la moitié en 2019.
Plus d’un quart des médecins généralistes (27 %) travaillent dans un cabinet comptant des médecins généralistes et professionnels paramédicaux (diététiciens, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, psychologues…), et 12 % exercent également avec des médecins d’autres spécialités et/ou des chirurgiens-dentistes.
En revanche, la composition du regroupement varie selon les territoires : 52 % des professionnels exercent en pluriprofessionnalité en Paca, 62 % dans les Pays de la Loire et 58 % dans le reste du territoire. Dans les zones en sous-densité médicale, 71 % des médecins exercent en structure pluriprofessionnelle, “ce qui fait écho aux politiques d’encouragement à l’exercice pluriprofessionnel, principalement ciblées sur ces territoires”, précise la Drees.
24 % des MG de moins de 50 ans ont opté pour la MSP
Fin 2021, on comptait plus de 2 000 MSP sur l’ensemble du territoire [AVECSanté en recensait 2018 au 31 décembre 2021], ces “structures [qui] regroupent, sur un ou plusieurs sites, des médecins et d’autres professionnels de santé, dans une approche d’exercice coordonné formalisée par un projet de santé commun”, détaille la Drees. Début 2022, 12 % des médecins généralistes interrogés déclarent exercer dans une maison de santé signataire de l’ACI, soit deux fois plus qu’en 2018. Et 5 % disent exercer dans une MSP non signataire de l’ACI. “C’est donc au total un médecin sur six qui travaille dans une maison de santé pluriprofessionnelle”, avance la Drees.
Mais qu’elle soit signataire ou non de l’ACI, la MSP est choisie par les médecins “plus jeunes”, soit 24 % des praticiens de moins de 50 ans, 17 % des 50-59 ans et 12 % des 60 ans ou plus. La Drees relève, dans son étude, “d’importantes disparités régionales” : ils sont 26 % en Pays de Loire à exercer en MSP, 12 % en Paca et 17 % sur le reste du territoire. “Ces chiffres pourraient être liés à des différences dans les politiques d’accompagnement des professionnels de santé pour la constitution de MSP”, note l’instance, qui précise que 8 % des médecins qui n’appartenaient pas à une MSP signataire de l’ACI en 2018 en font partie quatre ans pour tard. “C’est un peu plus souvent le cas pour les femmes (10 %, contre 6 % pour les hommes) et pour les praticiens de moins de 50 ans (11 %, contre 6 % pour les autres).”
36 % des femmes médecins ont rejoint un cabinet de groupe
Parmi les médecins qui travaillaient seuls en 2019, 22 % exercent en groupe début 2022, soit 6 % dans un groupe monoprofessionnel et 16 % en pluriprofessionnel, révèle l’étude. Ainsi, les médecins plus jeunes et les femmes médecins sont plus nombreux à avoir rejoint un cabinet de groupe : 36 % des moins de 50 ans (25 % des 50-59 ans et 18 % des 60 ans ou plus) et 36 % des femmes (17 % de leurs confrères). De plus, 27 % des médecins qui travaillaient dans un groupe monoprofessionnel en 2019, exercent début 2022 avec d’autres professionnels de santé. Les évolutions vers l’exercice individuel “sont plus rares”, note la Drees : seuls 5 % des MG installés dans un cabinet de groupe en 2019 déclarent exercer seuls en 2022.
* Enquête réalisée auprès de professionnels actifs au 1er janvier 2018 et toujours en activité début 2022.
Ce quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale, enquête initiée par la Drees, les Observatoires régionaux de la santé (ORS) et les URPS médecins libéraux des régions Paca et Pays de la Loire, a été mené auprès de 3 300 médecins généralistes libéraux, installés au 1er janvier 2018, ayant au moins 200 patients dont ils sont le médecin traitant et sans mode d’exercice particulier exclusif (comme homéopathe ou acupuncteur).
Cette enquête a été menée par internet et par téléphone entre le 5 janvier et le 22 avril 2022, auprès de médecins exerçant depuis au moins quatre ans et toujours en activité. Plus de 1 550 médecins ont répondu à cette vague d’enquête. Et l’échantillon est représentatif de l’ensemble du champ de l’enquête en 2022 selon le sexe, l’âge, le volume d’activité, la région d’exercice (Pays de la Loire, Paca ou autre région) et l’exercice ou non dans une zone à faible densité médicale. Les analyses présentées ici sont systématiquement pondérées.
Source :
www.egora.fr
Auteur : Karen Ramsay
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