Alors que 30% des stations-services rencontrent actuellement des difficultés d’approvisionnement, certains préfets ont ordonné la mise en place d’une ligne prioritaire pour les professionnels de santé dans leur département. Ce lundi 10 octobre, l’Ordre des médecins a demandé “la généralisation” de cette mesure.

 

“On se demande tous comment on va faire. S’il n’y a pas d’amélioration, des patients ne pourront plus avoir leurs soins ! Ça devient très urgent”, alerte dans Le Parisien John Pinte, le président du Syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (Sniil). Alors que trois raffineries sont toujours à l’arrêt et que 30% des stations-services de France connaissaient dimanche après-midi des difficultés d’approvisionnement, d’après les derniers chiffres du Gouvernement, les professionnels de santé qui se rendent au domicile des patients sont à la peine. “Nous rencontrons de grosses galères partout en France. Nous sommes obligés d’optimiser nos tournées, quitte à supprimer les rendez-vous les moins urgents”, explique le président du syndicat infirmier. “Nous réussissons à continuer à travailler, mais des difficultés locales peuvent apparaître quand les médecins n’ont plus rien dans le réservoir et doivent se démener pour trouver une station ouverte“, confirme le Dr Serge Smadja, secrétaire général de SOS médecins France.

Dans la région Hauts-de-France, l’une des plus touchées, le préfet du Nord a pris un arrêté le 5 octobre pour ordonner aux stations-services du département de mettre en place “une file d’accès prioritaire au bénéfice des transports sanitaires et des professionnels de santé qui devront être munis d’une carte professionnelle de médecin ou d’infirmier”. “Les professions médicales et paramédicales rencontrent de plus en plus de difficultés pour s’approvisionner en carburant. Cette situation menace l’organisation des transports sanitaires et les visites à domicile auprès des patients et fait peser un risque sanitaire important“, justifie le préfet, Richard Smith, dans son arrêté.

Les préfets de l’Aisne, de l’Oise, la Somme ou encore du Pas-de-Calais ont pris des arrêtés similaires. Les départements d’Ile-de-France, région également fortement impactée, ne sont pour l’heure pas concernés. Dans un tweet, ce lundi 10 octobre, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) demande la généralisation de cet accès prioritaire “dans les territoires où l’accès aux carburants est difficile”, afin que les professionnels de santé “puissent répondre à leur mission de soin”.

 

 

Face à cette “situation d’urgence”, redoutant que les médecins ne soient plus en capacité d’assurer les visites à domicile, le SML a appelé le Gouvernement ce lundi soir à “mobiliser le stock stratégique de carburants, afin de les réserver en priorité à l’ensemble des professionnels de santé devant se rendre sur les lieux de soins”. Représentant les Idel, la FNI a formulé la même requête dans la foulée, demandant à “flécher l’approvisionnement en carburant vers les infirmiers libéraux qui se déplacent à domicile”. Anticipant la perte de revenus pour ceux qui seraient “empêchés d’exercer”, le syndicat demande à la Cnam “de se préparer à activiter le dispositif d’indemnisation de la perte d’activité” (Dipa).

Les établissements hospitaliers manifestent également leurs inquiétudes. En Normandie, la FHF a indiqué vendredi avoir demandé aux préfectures de “déclencher rapidement le dispositif habituel de réquisition des stations-services pour les personnels d’établissements et services prioritaires”.

 

[Avec LeParisien.fr et TF1info.fr]

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Aveline Marques

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