En plein vol, un médecin sauve la vie d’un passager

Un médecin originaire de Haguenau (Bas-Rhin) a réussi, avec sa femme infirmière et un vétérinaire normand, à prendre en charge un passager du vol Paris-Montréal victime d’un AVC puis d’un arrêt cardiaque. Il a ensuite guidé la décision de détourner l’avion.

 

“Y a-t-il un médecin dans l’avion ?” La réponse a été “oui” vendredi 16 septembre, dans l’avion qui était censé relier Paris à Montréal, et cela a sauvé la vie d’un passager, raconte le quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Ce jour-là, un médecin généraliste originaire de Haguenau et sa femme, infirmière, embarquent pour Montréal pour des vacances. Mais peu après le décollage, les hôtesses de l’air font un appel pour savoir si un médecin se trouve à bord. Un homme est en train de convulser à l’arrière de l’appareil.

Ni une ni deux, le couple alsacien se manifeste, ainsi qu’un vétérinaire normand. L’homme est victime d’un accident vasculaire cérébral, puis d’un arrêt cardiaque. Heureusement, le trio de professionnels de santé parvient, dans cet espace restreint, à lui poser une perfusion, le ventiler et le masser, jusqu’à ce que le cœur reparte.

Sur l’indication de médecin alsacien, l’avion sera dérouté et atterrira à Dublin, où le passager sera pris en charge. “Il va bien”, rapporte le praticien de Haguenau.

[Avec Les Dernières Nouvelles d’Alsace]

Source :
www.egora.fr
Auteur : Pauline Machard

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Le jour où j’ai fait atterrir un avion

“Pas moyen d’échapper à ce métier!”. Médecin ou carabin, vous êtes nombreux à avoir dû ressortir le stétho alors que vous profitiez de vacances bien méritées. Sur la plage, à la montagne ou dans l’avion : vous nous avez confié vos aventures.

 

“Il y a une vingtaine d’années, à l’issue d’un passage en Afrique de l’Ouest, je suis victime d’un surbooking et on me “greffe” sur un vol Dakar-Marseille (environ 5 heures). Il s’agit d’un charter, classe économique unique, plein comme un oeuf.

D’emblée je suis frappé par l’odeur d’haleines éthyliques. Il s’agit d’un vol retour, de nuit, d’un village de vacances à petits prix, pratiquant le All Inclusive ! Et de fait, les passagers ont bien profité du all inclusive en attendant l’heure de quitter leur lieu de vacances en pleine nuit. Il devait être 4 h du matin. Ils étaient tous ivres morts, affalés, endormis. L’avion se remplit. Je remarque l’embarquement difficile d’une dame forte et vraiment très âgée, accompagnée d’une jeune femme. Je suis surpris de la trouver là, au milieu de tous ces pochtrons.

On décolle.

Une ou deux heures après le décollage, l’équipage demande s’il y a un médecin dans l’avion. J’y vais avec ma carte, sans entrain, craignant d’être appelé pour un ivrogne restituant sa bouffe de village de vacances. C’était pour la vieille dame, qui n’allait pas bien du tout. Son accompagnatrice ne la connaissait pas, elle était juste payée pour prendre l’avion avec elle.

La vieille dame habitait Dakar, fatiguée elle rentrait en France pour rejoindre ses enfants. L’accompagnatrice m’assure qu’elle a pris froid en se baignant et c’est pour ça qu’elle a une bronchite et qu’elle respire mal ! En fait elle était en détresse respiratoire extrême. Je demande la “boite à outils” du bord censée contenir de quoi l’examiner et des médications d’urgences. Il n’y en avait pas. Me voilà la tête entre son pauvre dos glacé et le dossier du siège économique dont on ne peut la bouger… C’était un OAP énorme. Elle était en train de mourir, pâleur, sueurs, yeux révulsés.

J’annonce à l’équipage la nécessité de la faire hospitaliser d’urgence. Dans le sac à main de la dame, je trouve une boite de Lasilix, je lui en fait avaler 4 comprimés ! On me fait entrer dans la cabine de pilotage (ça se faisait à l’époque…) et je convaincs facilement le pilote de se poser dès que possible. J’assiste alors à la discussion entre les pilotes. Où se poser ? On est au-dessus de la Mauritanie, ce serait imprudent. L’équipage opte et contacte Casablanca. J’indique au pilote ce qu’il faut dire à l’aéroport de l’état de santé de la passagère.

“On” a l’accord pour se poser. À part les passagers voisins de la malade que j’ai “dérangés” dans leur état comateux, le reste de l’avion dort la bouche ouverte. L’avion se pose au tout petit matin. Une ambulance genre SAMU nous attend. Et là problème ! il est trop tôt, le personnel de l’aéroport chargé d’installer l’escalier n’est pas encore arrivé ! Comment la descendre ? S’ensuit une conversation, en hurlant, entre le médecin du samu en marocain et moi en tunisien (c’est pas pareil!), sur l’état de la malade, et toutes ces choses sur elle que j’ignore… et ça tarde… l’attente est interminable…on meuble… Je suggère qu’ils me jettent de quoi la traiter, mais ils veulent la voir, (ce que je conçois à postériori).

Les alcooliques se réveillent, entendent parler arabe, se demandent où ils sont et commencent à râler. L’équipage veut repartir. Je sens que si la dame se réveille miraculeusement en pleine forme, je vais me faire lyncher ! Le personnel de l’aéroport finit par “embaucher”, tranquille, et la dame est évacuée. À mon avis elle est décédée là-bas. Je n’ai jamais pu savoir, pas seulement à cause du secret médical mais parce que la compagnie d’aviation à fait faillite. À cause de moi ?”

Source :
www.egora.fr
Auteur : Petitbobo

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“Y a-t-il un médecin dans l’avion ?” : un guide pour répondre à l’appel au secours

La question se pose tous les 604 vols. Crise de panique, malaise cardiaque, évanouissement… Des médecins et les deux principales compagnies aériennes canadiennes viennent de rédiger un guide visant à aider les professionnels de santé passagers à gérer les urgences à bord.

 

Des passagers toujours plus nombreux et âgés, des trajets de plus en plus longs… et des urgences médicales de plus en plus fréquentes. Selon les médecins de l’hôpital Saint Michael au Canada et les compagnies aériennes Air Canada et Westjet, une urgence médicale est recensée tous les 604 vols, soit 1 pour 7700 passagers. Le plus souvent, il s’agit d’étourdissements et de pertes de connaissance (37.4%). Viennent ensuite les symptômes respiratoires (12.1%), les nausées (9.5%), les symptômes cardiaques (7.7%) et les arrêts cardiaques (5.8%).

Dans près de la moitié des cas, des médecins se portent volontaires pour intervenir, mais les infirmières et les ambulanciers peuvent également être sollicités.

Or, “pour la plupart d’entre nous, soigner des patients pendant un vol n’est absolument pas une situation familière“, explique le docteur Alun Ackery. Pour mieux préparer les professionnels de santé, un guide a été rédigé. Il rassemble notamment les informations sur l’équipement médical disponible à bord, la façon dont l’avion affecte les signes vitaux (entre 6000 et 8000 pieds, la saturation en oxygène est considérée comme normale à 90%) et leur mesure, les procédures à respecter et les obligations légales et éthiques. Les recommandations ont également été publiées dans le journal de l’association canadienne de médecine.

[Avec Pourquoidocteur.fr]

Source :
www.egora.fr
Auteur : Aveline Marques

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