Je l’avoue, j’avais juré que je n’aurai plus de compte sur aucun réseau social pour le bien de ma santé mentale, mais j’ai gardé le professionnel, comme une bonne bouteille qu’on garde en réserve au cas où quand on a juré d’arrêter de boire.
Quand j’ai notifié que nous étions en cours de création d’une CPTS dans l’endroit où j’exerce, j’ai pu constater à quel point j’étais devenu « bankable ». Mon « mur » a pris des allures de caravane du Tour de France tant le nombre de promoteurs qui avaient quelque chose à vendre se sont manifestés. Je n’ai pas très bien compris ce qu’ils me proposaient, mais il y avait de la e-santé dedans !
La santé fait vendre, c’est clair. Elle va être un secteur d’investissement, on peut en être certain. Malheureusement, je ne suis pas sûr que les médecins généralistes vont voir la couleur de cet argent.
Pourtant, le cabinet du futur, je l’imagine construit autour d’un médecin généraliste chef d’entreprise et d’équipe, mieux formé, mieux payé et mieux entouré. Libre d’organiser son travail et le suivi de ses patients, pouvant rémunérer une équipe qui travaille dans ce sens et avoir des locaux et outils dignes de ce nom.
Oui mais voilà, on préfère détricoter notre travail et nous laisser le suivi des patients de plus en plus complexe à 25 balles… Et comme il n’y a aucun chef d’orchestre dans cette symphonie qui sonne faux, on compense par des « nouveautés incontournables du e-parcours » ou des « innovations numériques apportant des solutions au problème de la démographie ».
Encore un message qui me vend un gadget numérique et je ne réponds plus de rien !
Décidemment, j’ai un problème avec les réseaux sociaux. A moins que ce ne soit avec cette politique de santé. Ou peut-être les deux…
Dr Mickaël RIAHI, Vice-Président Les Généralistes-CSMF |