Pour la quatrième année consécutive, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) vient de publier son indicateur du coût de la rentrée de l’étudiant en médecine. Alors que la Paces est désormais remplacée par le PASS ou la LAS, les dépenses continuent d’exploser, creusant toujours plus d’inégalités entre les carabins.
La réforme de l’entrée aux études de santé et celle à venir du second cycle doit servir d’opportunité pour réduire les inégalités. C’est ce que souhaite en tout cas l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) qui publie ce lundi 17 août son indicateur annuel du coût de la rentrée de l’étudiant en médecine. Sélection, précarité, manque de reconnaissance, inégalités sociales… La rentrée est habituellement source de nombreuses inégalités.
Dans une étude, basée sur l’indicateur 2020 de la Fédération des Associations générales étudiantes (Fage) l’Anemf a donc mis en relief les frais spécifiques de la rentrée (frais de scolarité, complémentaire santé, assurance logement, frais d’agence et matériel) ainsi que les frais de la vie courante mensuels (loyer, repas, equipement, téléphonie, transport). Selon la Fage, le coût de la rentrée est en hausse, globalement, de 3% par rapport à l’an dernier. Dans ce contexte, deux problématiques sont particulièrement mises en avant par l’Anemf : le PASS, la LAS qui remplacent donc l’ancienne Paces et la quatrième année de médecine (DFASM1).
L’ANEMF publie son indicateur du coût de la #rentrée2020, spécifique aux étudiants en #PASS, #LAS et #DFASM1 !
Frais d’inscription, coût des prépas #MonTutorat ou matériel pédagogique, cette analyse regroupe nos propositions pour l’amélioration de nos études !@LaFAGE pic.twitter.com/YEgRGxpf5A
— ANEMF (@ANEMF) August 17, 2020
Ainsi, une rentrée en PASS avec prépa et tutorat coûte 5.598,14 euros soit une augmentation de 2,43% par rapport à l’an dernier et une LAS avec prépa et tutorat, 3.886,70 euros. La quatrième année elle, coûte 3.668,34 euros, soit une augmentation de 5,67% par rapport à l’an dernier. Les frais mensuels de la vie courante s’élèvent quant à eux à 1.007,03 euros.
A ces sommes, l’Anemf ajoute également 1.200,02 euros pour les carabins franciliens et 968,09 euros pour ceux en région de frais mensuels de vie courante.
Le tutorat pour réduire les inégalités
Bien que la Paces ait été supprimée, la sélection à l’entrée des études de santé incite les étudiants à dépenser plus, notamment dans des prépas privées. Pour rappel, la majorité des tutorats est entièrement gratuite, et le tarif moyen en région est de 16,61 € en PASS et 11,28 € en LAS et de 12,01 € en PASS et 10,67 € en LAS en Île-de-France.
Mais, en moyenne, relève l’association étudiante, les frais d’inscriptions aux prépas privées s’élèvent à 7 395,25 € en Île-de-France et 4 116,28 € en région. “Ce qui équivaut respectivement à 41,9 et 22,58 fois les frais d’inscription à l’Université ou encore environ 593 et 178 fois les frais d’inscription au tutorat”, explique l’Anemf qui en déduit donc que ce dernier est vecteur d’égalité sociale. “Afin que l’Université et les études de santé soient accessibles à tous, les Universités et les rectorats doivent permettre à ces associations de devenir l’interlocuteur prioritaire en ce qui concerne l’orientation des lycéens. Pour cela il faut inscrire la présence des tutorats comme incontournable dans les plages horaires consacrées à l’orientation prévues par la réforme du lycée, afin que chacun puisse avoir conscience des possibilités qui s’offrent à lui”, plaide aussi l’Anemf.
Spécificités de la quatrième année
Alors que le deuxième cycle est “entièrement polarisé” par la préparation des ECNi, leur préparation implique des dépenses en matériel pédagogique notamment pour se préparer grâce aux référentiels. Pendant ces années d’études, les carabins sont ainsi incités à souscrire à des moyens de préparations complémentaires, explique l’Anemf, qui représente le premier pôle de dépense pour un montant total de 1.386,87 euros neufs. “Leur renouvellement fréquent par les collèges empêche généralement l’achat de référentiels d’occasion, et oblige même certains étudiants à racheter la nouvelle édition de certains ouvrages au cours de leur deuxième cycle”, explique l’Anemf dans son étude. L’association étudiante demande donc de mettre en ligne et gratuitement la version numérique de ces ouvrages.
De plus, le coût moyen de souscription au service d’aide à la préparation des ECNi en ligne s’élève à 245,20 euros, des services qui sont d’ailleurs en concurrence avec la plateforme SIDES, dont la base de données doit être enrichie par l’ensemble des UFR. L’Anemf note enfin qu’en Île-de-France, des organismes privés proposent des services similaires aux conférences d’entraînement pour 1.089,67 en moyenne. En région, leur coût moyen est de 776,14 euros.
Il faut enfin ajouter à cela des frais mensuels qui s’élèvent à 968,09 euros en région et 1.200,02 euros pour les carabins franciliens.
Une revalorisation des salaires pour les étudiants en deuxième cycle
Suite aux négociations du Ségur de la santé, une revalorisation des salaires sera effective pour la rentrée 2020-2021. Elle sera de 260 € brut/mois en DFASM1, 320 € brut/mois en DFASM2 et 390 € brut/mois en DFASM3. Les carabins bénéficieront également d’une indemnité d’hébergement forfaitaire mensuelle pour les stages ambulatoires en zone sous-dense de 150 euros brut.
Source :
www.egora.fr
Auteur : Marion Jort
Sur le même thème :
ECN 2020 : à votre tour de plancher !
ECN 2023 : ce qui va changer pour les futurs externes
Malaises, sujets hors programme, annulations : dans l’enfer du concours de la Paces
“Je joue mon avenir en 20 minutes” : La colère d’étudiants en Paces face au concours métamorphosé par le Covid