Lettre Hebdo 854 /// 20-05-2020

EDITO : Retour vers le futur

L’ARS Ile de France a fixé le cap pour la refonte du système de santé : 420 euros les trois heures pour un médecin, et 260 pour une infirmière.
Ce qui revient pour un clinicien à 45 euros la consultation, avec un forfait structure lui permettant de rémunérer les locaux parfaitement accessibles, un logiciel, un secrétariat, du matériel et une assistante diplômée, sans autre contrepartie que le fait d’exercer avec éthique et déontologie son métier.
45 euros la consultation simple, un forfait structure aux alentours de 60 000 euros annuels, c’est une bonne base de départ pour négocier…
Rien d’autre à rajouter, si ce n’est que c’est ce que demande le syndicat Les Généralistes-CSMF depuis des années.
Ah si peut être…
Un médecin et une infirmière ont la même valeur en ville et à l’hôpital. De même qu’il n’y a aucune différence entre spécialiste en médecine générale et spécialiste d’organe, ou entre spécialité clinique et spécialité technique, excepté le coût de l’exercice qui varie selon les ressources nécessaires et selon le lieu.
La base salariale devrait partir de cette valeur partout.
Rappelons que c’est la norme occidentale.
Arrêtons d’opposer tout le monde et de nous étouffer par l’ONDAM.
Après les applaudissements liés au titre, place à l’investissement pour le recrutement. Et la ligue des champions nous tend les bras à tous.
Prenons soin des soignants.
Donnons-leur les moyens.
Pour le bien avant tout de nos patients.

Dr Mickaël Riahi, Vice-Président Les Généralistes-CSMF

COUPS DE GUEULE :

CARMF : bien gérée, vraiment ?

Alors que des confrères souffrent, au bord pour certains de la faillite, que d’autres sont arrêtés et ont besoin de soutien, le Président de la CARMF a longtemps tergiversé, car pressé par la CSMF essentiellement, avant de mobiliser l’institution qu’il préside pour aider ceux qu’elle est censée protéger : 2000 euros et un report des charges d’avril à juin 2020 sur 2021.
7 ans de réserve, et il ne serait pas possible d’offrir une aide plus conséquente aux médecins en difficulté ?
Nous demandons l’annulation pure et simple des charges d’avril à juin 2020, c’est le minimum pour aider nos confrères. C’est tout à fait possible sans agiter le drapeau rouge : comment espérer rendre attractif le milieu libéral si les entreprises médicales s’effondrent les unes après les autres ?
Excellente gestion ?
Alors pourquoi tant de confrères nous appellent pour nous dire qu’ils n’ont rien reçu de leur caisse au niveau arrêt de travail ? Qu’ils ne reçoivent aucun accusé de réception à leurs demandes par mail et ne trouvent personne au bout du fil ? Que certains par le passé ont jeté l’éponge pour recevoir leurs prestations tant ils n’avaient pas d’interlocuteur ?
Il a été dit beaucoup de contre-vérités sur les retraites et on peut s’interroger sur le positionnement du Président de la CARMF, et ceux qui aujourd’hui le soutiennent, d’habitude si prompts à critiquer à tout va.
Ce dossier semble heureusement enterré, mais ne soyons pas dupes : il y a un problème à la CARMF, et ce n’est pas la CSMF, qui était le seul syndicat à proposer des solutions concrètes, innovantes et travaillées, qui dira le contraire.

Dr Mickaël Riahi, Vice-Président « Les Généralistes-CSMF »

Lire le communiqué de presse de la CSMF

CPTS : vite une ordonnance !

En visite à La Pitié Salpêtrière, le Président Macron a exposé les quatre piliers de sa stratégie de réforme hospitalière.
Un des piliers est l’approche territoriale avec l’idée d’un parcours de soins fluide du patient : ville / hôpital / médico-social.
Pendant cette crise COVID, les organisations ambulatoires (dont les CPTS) ont montré un formidable dynamisme, une capacité d’innovation, une adaptabilité. Les relations et la solidarité entre professionnels de santé ont été dopées et il ne faut pas laisser retomber cette dynamique dont les patients sont les premiers bénéficiaires.
Or, une ordonnance sur le statut juridique de l’exercice coordonné, dans le cadre de la Loi de Santé, tarde à arriver et bloque tous les projets des missions socles conventionnelles. Ainsi, on ne peut pas actuellement indemniser les médecins généralistes qui s’investissent dans les soins non programmés, de même que les professionnels qui participent au programme d’éducation thérapeutique, etc.. , tout ce qui permet une amélioration de l’offre de soins, de la prévention… Alors, si vous voulez vos 1000 CPTS en 2022, pas d ‘inertie administrative délétère ! Dépêchez-vous ! Reprenez vite les travaux afin de signer rapidement cette ordonnance. Nous sommes bloqués dans nos starting-block et risquons de décourager tous les professionnels de santé libéraux qui sont le socle du premier recours et de notre système de santé.

Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF

EN DIRECT DES REGIONS :

L’ARS Centre Val de Loire a enfin accepté d’indemniser, sous forme d’un forfait, les organisations territoriales et les professionnels de santé des centres COVID au sein d’une région maillée de CPTS. Un combat difficile qui a montré qu’une cause juste, avec la synergie de tous : URPS, articles de Presse, réseaux sociaux, pression de la CSMF au plus haut niveau, peut être gagnée et qu’il ne faut jamais se décourager.
Le syndicat Les Généralistes-CSMF sera toujours à vos côtés pour défendre vos intérêts : SYNDIQUEZ VOUS !!

ETHIQUE ENCORE

Rarement cette crise Covid-19 n’a autant soulevé de questions éthiques et animé des échanges vifs entre soignants, patients et juristes.
Deux textes passionnants du Dr Alain Masclet, médecin généraliste retraité, ancien vice-président de l’UNOF (l’ancien nom des Généralistes-CSMF, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…), fondateur de Formunof, intervenant en éthique en formation initiale et continue, et actuel président de l’association AR2S (Améliorer les Relations Soignants Soignés).
Dr Mickaël Riahi
Lire le texte : Prescrire de l’hydroxychloroquine : Quid de l’autonomie des patients ?
Lire le texte : Prescrire de l’hydroxychloroquine : entre opposition des éthiques en présence et dérive méthodologique

LE JOURNAL D’EMPATIX

Peut-on rire dans une telle situation ? Non seulement nous le pouvons, mais nous le devons. Le nombre de blagues, de parodies, de partages sur les réseaux sociaux contrebalancent les mauvais côtés de ceux-ci. Le rire respectueux nous aide et nous sauve, et contribue à rendre nos larmes moins amères. Alors, Empatix reprend du service ; il sort de sa quarantaine..

Bienvenue dans Pandemix, journal du front.

Expertix, mon ami spécialiste, et Heurfix, son jeune associé légèrement psychorigide, sont désespérés par la vieille garde qui bouge encore dans leurs rangs de spécialistes d’organes. Entre Cyclopix, l’ophtalmologue qui tire sur les orthoptistes, Blocus et Morphine, le chirurgien et l’anesthésiste qui vont presque dire que c’est la faute des généralistes si on est en sous activité en clinique, Abusix, le collègue de la rive gauche à 350 euros la consultation qui s’étonne qu’il ne soit pas populaire, et Meprix, reflet de la vieille école considérant le généraliste comme un sous-médecin, leur sang ne fait qu’un tour. Sans compter Opportunix, cet ancien généraliste qui s’est toujours plaint de tout dans sa carrière sans rien proposer pour faire avancer la profession tout en profitant bien du système, qui sans surprise trouve bien triste le dispositif Contact Covid mis en place pour endiguer l’épidémie. Et tant pis si ça flambe dans son territoire.
« Consolez-vous », leur dit Aspirine ma jeune collaboratrice. « D’abord, la minorité des confrères qui pensent comme eux préféreront toujours Grandegueulix, le brillant orateur qui passe son temps entre plateaux télés et émissions radios, qui au milieu de ces plaintes sait placer, lui, quelques vérités.

Ensuite, ils deviennent des spécimens de musée : ils finiront plutôt embaumés qu’à la camisole. Enfin, je préfère penser à Helicobacterpylorix, Arythmix, Rayonhix, Polygraphix, Tétine la pédiatre d’organe, Bistourix et Endorphine, le couple chirurgien anesthésiste qui se respectent entre eux et respectent les généralistes, tous ceux qui ont bossé avec nous et révélé leur indispensable talent dans notre système de soins. L’avenir c’est eux, c’est nous, pas ces fossiles ! ».Syndicalix a croisé dans la presse son ami d’un autre syndicat Plateautelix : l’un demande l’ouverture des parcs à Lutèce, l’autre des forêts, ils sont faits pour s’entendre finalement.Ankylosix est monté sur Lutèce. Entre ses tournées chez ses vieux amis qui l’accueillent un verre à la main et les embouteillages qui reprennent sur le périphérique, il a décidément le bouchon heureux.
Altruix, le coordinateur de notre CPTS, se plaint de recevoir sur sa boîte mail chaque jour quinze nouvelles idées à traiter. « Mon bon Empatix, calmez-vous tous, faites une pause, mettez le bouton off, je suis Covidé… ».

« Ce qui fait la force d’un individu, ce n’est pas sa capacité à soulever un poids, mais son aptitude à alléger celui des autres. » citation anonyme.
A suivre

Dr Mickaël RIAHI

PRATIQUE : COVID-19 : Fiche pratique interruption de travail à partir du 1er mai 2020

Covid-19 : modification du dispositif d’indemnisation des interruptions de travail des salariés

Salariés vulnérables
:

Pour les salariés présentant un risque de développer une forme sévère de la maladie, en arrêt de travail au titre des recommandations du Haut Conseil de la santé publique, 2 situations sont à distinguer:
Salariés ayant obtenu un arrêt de travail via le site declare-ameli-fr
Les salariés ayant obtenu un arrêt de travail via le site declare-ameli-fr qui sont toujours en arrêt au 30 avril recevront automatiquement de l’Assurance Maladie un certificat à remettre à leur employeur.
→Salariés placés en arrêt de travail par un médecin
Les salariés vulnérables placés en arrêt de travail par leur médecin traitant ou un médecin de ville doivent solliciter un médecin afin qu’un certificat d’isolement leur soit établi. Ils doivent remettre ce certificat à leur employeur afin que celui-ci puisse les placer en activité partielle.
Salariés cohabitant avec une personne vulnérable : Les salariés cohabitant avec une personne dite vulnérable doivent se voir délivrer, au-delà du 30 avril, un certificat d’isolement par leur médecin traitant ou un médecin de ville. Ils devront remettre ce certificat à leur employeur afin que celui-ci puisse les placer en activité partielle.
Cas particulier des salariés d’un établissement de santé ou médico-social Pour le cas particulier du personnel soignant des établissements de santé et médico-sociaux, les arrêts de travail sont établis par la médecine du travail ou la médecine de ville en l’absence de médecin du travail.

Que se passe-t-il pour les non-salariés ?

Pour les personnes qui ne relèvent pas d’un statut de salarié (1), les modalités des arrêts dérogatoires restent inchangées à compter du 1er mai. Il leur est toutefois demandé de réitérer leur demande d’arrêt de travail au 1er mai, l’ensemble des arrêts dérogatoires en cours étant interrompus au 30 avril.
Les parents contraints de garder leur enfant de moins de 16 ans ou en situation de handicap et qui ne peuvent télétravailler doivent faire leur déclaration ou la renouveler sur le site declare.ameli.fr (2) à compter du 1er mai.
Les personnes considérées comme à risque de développer une forme sévère de la maladie et prises en charge par l’Assurance Maladie au titre d’une affection longue durée (ALD) ainsi que les femmes enceintes au 3e trimestre de grossesse doivent faire leur déclaration ou la renouveler sur le site declare.ameli.fr (3) à compter du 1er mai. Les autres personnes à risque de forme sévère doivent s’adresser à leur médecin traitant ou à un médecin de ville pour demander à bénéficier d’un arrêt de travail.
Les personnes qui cohabitent avec une personne vulnérable peuvent également, en l’absence de solution de télétravail, solliciter leur médecin traitant ou un médecin de ville, qui pourra prescrire un arrêt de travail s’il l’estime nécessaire.

(1) Travailleurs indépendants, travailleurs non-salariés agricoles, artistes auteurs, stagiaires de la formation professionnelle et dirigeants de société relevant du régime général.
(2) Ou sur declare.msa.fr pour les travailleurs non salariés agricoles.
(3) Pour les assurés du régime agricole, la déclaration se fait sur declare2.msa.fr.

Voir le Tableau récapitulatif sur le site AMELI : Quelles démarches pour quelles situations ?

FORMATION : Report des Printemps du DPC du 1er au 3 octobre 2020

Vous êtes des centaines chaque année à participer à nos deux évènements : les Printemps et les Automnales du DPC et nous vous remercions chaleureusement pour votre fidélité !

Cette année, si particulière et douloureuse, nous oblige à reporter nos formations du 1er au 3 octobre prochains.

Le programme, grâce à nos experts, a pu être reconduit dans sa totalité. Vous pouvez dès à présent vous inscrire et ainsi sécuriser votre forfait pour 2020.

Pour plus d’informations : lesprintempsdudpc_fr

Dr Julie Caron, Directrice Scientifique Evolutis DPC.

Covid-19 : le digital au service de la communication avec les patients

Le Covid-19 met en exergue les besoins d’information au sein des cabinets. Le rappel des gestes barrières et autres conseils de prévention doivent plus que jamais tenir leur place en salle d’attente. Les écrans sont particulièrement adaptés à ce type de communication car, en plus d’être hygiéniques et d’informer tous les patients sans aucun contact, ils animent efficacement l’espace d’attente et contribuent à détendre et occuper la patientèle. Enfin, les écrans sont les outils incontournables pour informer sur le fonctionnement de son cabinet : prise de rendez-vous, horaires, téléconsultation, etc.

Offre IDS media tout compris : écran + installation + maintenance + programmes prévention : 39€ TTC/mois TOUT COMPRIS

En tant qu’adhérent « Les Généralistes-CSMF », profitez de 25% de remise sur ce tarif soit 29€ TTC / mois.

Partenariat Les Généralistes-CSMF x Maiia : Evolution de Docavenue

Le contexte particulier lié au confinement est en train de démocratiser la téléconsultation dans votre pratique et vous faites peut-être d’ailleurs partie des médecins qui ne peuvent plus exercer en cabinet.

Pour faire face au coronavirus, protéger vos patients et vous-même et continuer votre activité depuis chez vous, avez-vous pensé à la téléconsultation ?

Découvrez la téléconsultation Maiia : Docavenue devient Maiia Parmi l’ensemble des outils de téléconsultation qui ont récemment fait leur apparition sur le marché, le ministère des solidarités et de la santé vous aide à faire le tri en référençant et notant les plus pertinentes.

Maiia est la seule solution qui permet la téléconsultation SANS RDV : vous pouvez vous rendre immédiatement disponible pour tous les patients ou uniquement vos patients.

A partir de cette semaine également, Maiia lance un nouveau module lié à la Base Claude Bernard qui vous permettra de générer vos ordonnances en quelques clics, 100% fiable et sécurisée, même si vous n’avez plus accès à votre logiciel de gestion de cabinet.

Avec ce nouveau module, profitez gratuitement de l’intégralité de la base du médicament la plus complète du marché, plébiscitée par l’ensemble des acteurs de la santé.

Les + de la BCB
• Posologie structurée
• Analyse globale d’ordonnance selon les données patients (biométrie, allergies, pathologies) • Recherche des interactions médicamenteuses
• 1re base agréée HAS (Haute Autorité de Santé) en 2008

L’offre de téléconsultation Maiia est à 69€ TTC par mois. Une bonne raison de se familiariser avec ce nouvel usage et d’adopter la solution la plus complète et évolutive du marché.
Pour rappel, les conditions spécifiques pour les adhérents au syndicat « Les Généralistes-CSMF » sont les suivantes : 1er mois à – 50% et une remise permanente de -10% sur le tarif de l’abonnement (agenda, téléconsultation ou les 2).
Pour plus d’informations : maiia.com pro ou contactez Maiia au 01 49 09 34 99.