Lettre Hebdo 838 /// 12-12-2019

EDITO : 1500 patients de plus dans le désert…

La médecine générale libérale je l’aimais, je l’aime et je l’aimerai, mais je vais tirer ma révérence dans quelques jours après 10 belles années d’exercice. Je ne déplaque pas en raison de mes patients. Ils ont été merveilleux, accueillants, généreux, attentifs…j’ai eu le plaisir de soigner parfois 4 générations, de 0 à 99 ans, d’en accompagner jusqu’à leur dernier souffle, d’avoir un exercice varié, de faire beaucoup de pédiatrie et d’être affectueusement appelée docteur Julie. Je déplaque car j’ai eu envie de vivre autre chose et de me lancer un nouveau défi professionnel au service des médecins à travers la formation continue. Cette envie « d’autre chose » a pu naitre et grandir car je ne suis pas satisfaite des conditions matérielles de mon exercice.
Nos chers gouvernants, tous ces hauts fonctionnaires au chaud dans leurs bureaux ne peuvent imaginer, qu’en ne voyant que 25 patients par jour, dans une région où le niveau de vie est élevé, que c’est la course pour payer ses charges. Que prendre 15 jours de vacances d’affilé c’est un stress. Qu’au moindre problème de santé engendrant plusieurs semaines ou mois d’arrêt maladie, c’est une certaine forme de précarité qui peut vite s’installer. Cela, je l’ai vécue de près avec mon associée arrêtée 10 mois : les 90 jours de carence, la paperasse sans fin pour la CARMF, les charges qui continuent de tomber…et malheureusement aussi avec la consoeur qui devait prendre ma succession. Je ne m’étendrai pas sur ces 25 euros qui ressemblent de plus en plus à un affront et qui cristallisent à juste titre notre colère.
Oui, la médecine générale libérale est formidable, elle reste efficace et efficiente pour beaucoup de français mais il est urgent d’assurer une forme de sécurité de l’exercice, de vraiment entendre les doléances et les aspirations des plus jeunes afin que l’augmentation du numerus clausus ne se solde pas par un terrible échec, qui rendrait tout exercice insupportable tant la pression démographique serait forte.

Dr Julie CARON

BILLET HUMEUR : Samedi matin, ça vous dit ?

Après ce très beau texte, émouvant de Julie, l’extension de la PDSA au samedi matin fait justement partie de l’amélioration du confort de vie des médecins.
Il y a un département* que je connais bien et qui l’expérimente depuis quelques années.
Au démarrage, comme toujours quand on avance, il y a eu :
Les opposés farouches : mes patients ont besoin de moi et personne ne m’empêchera de travailler le samedi matin.
Les résignés : pourquoi changer ? On a toujours fait comme ça.
Les enthousiastes : oui, oui 2 grasses matinées dans la semaine, le rêve.
Les peureux : que vont dire mes patients ?
Les culpabilisés : j’aimerais bien mais est-ce raisonnable ?
Les fatigués : faites comme vous voulez, je ne militerai pas mais je ne m’opposerai pas. Finalement, après cinq ans d’expérimentation, aucun de tous ceux-là ne reviendraient en arrière. Pourquoi ? Parce qu’on garde sa liberté. Ceux qui veulent continuer à travailler le samedi hors PDSA, le peuvent au tarif semaine.
Ceux qui veulent profiter de tout le week-end savent qu’il y a un confrère de garde.
Au fil des années, de plus en plus de confrères mettent le répondeur dès le vendredi soir dans ce département et le tableau de gardes est rempli.
Alors, le samedi matin, chiche pour tous les départements ?
Les Généralistes-CSMF seront à vos côtés pour défendre ce futur acquis !
*Indre (36) région Centre Val de Loire

Dr Sylvaine Le Liboux, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF

Résultats SONDAGE : Non Substituable

Etes-vous prêts à entrer en résistance contre cette nouvelle loi sur la pratique du Non Substituable et ne pas l’appliquer ?
Oui 89.47%
– Non 5.26%
– Ne se prononce pas 5.26%

Notre sondage est sans appel : l’immense majorité d’entre nous est prêt à en découdre et n’appliquera pas le nouveau décret sur le non substituable. A un moment, il faut dire stop à toutes ces usines à gaz.

LE JOURNAL D’EMPATIX

Nous sommes en 2019. Toute la Gaule se vide irrémédiablement de ses médecins. Toute ? Non ! Quelques villages peuplés d’irréductibles praticiens gaulois résistent encore et toujours à la morosité. Et la vie n’est pas toujours facile pour ces valeureux guerriers.
Mercredi : Pompiers et généralistes osent l’affirmer : le 116117 à côté d’un numéro réservé aux urgences, soit une organisation en deux numéros (soins non programmés et urgences vitales), c’est la seule capable de faire décroître l’afflux d’appels embolisant les urgences. Mais Urgentix est-il prêt à renoncer à la mine d’or que représenterait le financement d’un SAS unique aux mains de l’hôpital ? Les urgences en France, on dirait Venise : totalement asphyxiée et au bord de l’inondation totale, mais qui n’a toujours pas fini de construire son barrage qui la sauverait et réclame encore des touristes…
Jeudi : Les centres anti-douleur veulent une meilleure coordination avec les médecins généralistes, et pour cela proposent d’alléger leur travail avec la création d’un diplôme pour infirmière de pratique avancée spécial douleur. « Il va rester quoi au métier de généraliste à force de vouloir tout lui enlever ? Remplir des dossiers MDPH ? ». Ça rappelle ces histoires de médecins psychopathes qui voulaient tellement alléger le fardeau de leurs patients qu’ils finissaient par les assassiner… Aspirine, ma jeune collaboratrice, l’a bien compris : « Sans chef d’orchestre la musique ne peut être que mauvaise. La délégation de tâches sans le médecin généraliste revalorisé à sa juste place, ça suffit ! ».
Vendredi : Les allergologues se mobilisent et proposent tout un panel de mesures pour répondre à l’explosion des maladies allergiques. Ils recommandent notamment de privilégier le « cyprès au bouleau ». Il est certain que l’allergie au bouleau est une tendance gauloise de plus en plus lourde…

Samedi : A notre soirée de formation hebdomadaire, nous avons eu le plaisir de revoir Endolorix, un confrère généraliste fraîchement retraité qui a repris du service car il s’ennuyait. Pendant toute sa carrière exercer et même vivre paraissaient un supplice, mais aussitôt libre il en redemandait. Endolorix ou l’incarnation de notre syndrome de Stockholm à tous !
Dimanche : La sonde Parker approche du soleil et envoie des images extraordinaires de notre bienveillante étoile. Il semble qu’à la surface des réactions physico-chimiques d’une extraordinaire complexité s’y produisent, dont une meilleure compréhension pourrait nous aider à prévenir les tempêtes de vent solaire. La CNAM devrait prendre une option sur cette sonde pour les prochaines négociations conventionnelles…
Lundi : 60 000 téléconsultations seulement en un an… une activité sur toute la Gaule qui dépasse à peine celle de 10 médecins généralistes … Et pourtant, pas une semaine sans qu’il n’y ait un forum, une ribambelle d’articles, de séminaires, de recommandations gouvernementales, de société savante ou de lobby financier, sur cette pratique qui, dans les faits, ne trouve qu’une place marginale dans les soins. La téléconsultation est à la médecine ce que Valbuena fut à l’équipe de France : un apport minime mais un buzz énorme !
Mardi : Aspirine et Heurfix se querellent pour un rien. Entre la jeune et fougueuse généraliste et le brillant spécialiste psychorigide le courant ne passe plus. Pourtant tout semblait avoir bien commencé … Mais l’amour, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble dans la même direction. Généralistes et spécialistes feraient bien de se le répéter …

Dr Mickaël RIAHI

PRATIQUE : ROSP, forfait structure 2019 : coup d’envoi pour la déclaration des indicateurs !

Jusqu’au dimanche 2 février 2020, les médecins peuvent saisir sur amelipro (ou via un formulaire à adresser à leur caisse primaire) les indicateurs déclaratifs de la ROSP clinique et ceux des deux volets du forfait structure.
Concernant le forfait structure, quelques nouveautés cette année :
• L’un des deux indicateurs automatisés du premier volet est de disposer a minima de la version 1.40 addendum 6 du cahier des charges SESAM-Vitale (qui met par défaut le réglage tiers payant pour l’ACS, la maternité et les ALD). Cet équipement doit être à jour avant le 31 décembre 2019.
• Il y a 6 indicateurs au lieu de 4 dans le second volet. En plus des anciens items, deux nouveaux indicateurs portent sur les équipements permettant la réalisation de téléconsultations et l’acquisition d’équipements médicaux connectés.
Les indicateurs concernant la ROSP clinique n’ont pas été modifiés. Pour la ROSP du médecin traitant de l’enfant (généralistes ou pédiatres), trois indicateurs sur dix sont déclaratifs. En savoir plus

ROSP, forfait structure, FPMT, etc. : combien allez-vous toucher ? Quand ces forfaits vous seront-ils versés ? Faites le point.

Votre abonnement à la téléconsultation intégralement pris en charge avant le 31/12 !

Saviez-vous que pour toute souscription d’ici la fin de l’année, votre abonnement à la solution de téléconsultation Docavenue est intégralement pris en charge dans le cadre du forfait structure ?

Comme le stipule l’avenant 6 à la Convention Médicale, vous bénéficiez d’un accompagnement dans la mise en place d’outils facilitant le recours à la télémédecine.
Dans ce cadre, deux nouveaux indicateurs du forfait structure ont été mis en place :
• L’indicateur 6 (aide à l’équipement pour vidéotransmission sécurisée), affecté de 50 points, comprend les abonnements à des solutions techniques dédiées telles que la solution Docavenue. Il représente une aide de 350€.
• L’indicateur 7 (aide à l’équipement en équipements médicaux connectés), affecté de 25 points, inclue la liste des équipements nécessaires à la réalisation d’un acte de téléconsultation : stétoscope, othoscope, etc. Il représente une aide de 175€.

Profitez de ces subventions pour sauter le pas en toute sérénité avec une solution s’inscrivant dans le respect du parcours de soins coordonné.

Offre abonnement Agenda + prise RV en ligne : 49€ TTC / mois.
Offre Téléconsultation : 59 € TTC /mois.
Offre complète (agenda + téléconsultation) : 99 € TTC.

De plus, en tant qu’adhérent « Les Généralistes-CSMF », profitez de 10 % de remise sur le tarif de l’abonnement et une remise de 50 % sur le 1er mois d’abonnement.
Télécharger le formulaire à renvoyer

Intéressé(e) ? Entrez en relation avec un conseiller Docavenue en cliquant ici !
Aller plus loin : Accéder au site web “pro.docavenue.com

Quels outils pour bien informer les patients en salle d’attente ?

Avant la consultation et pendant le temps passé en salle d’attente, vos patients sont naturellement enclins à s’intéresser à leur santé, d’une part car ils sont concernés et d’autre part car vous êtes le meilleur relais des messages de prévention.
Investir dans des outils pour bien informer les patients en salle d’attente, tels que des écrans d’affichage dynamique prend tout son sens.

Bien plus efficaces que de simples affiches punaisées au mur, les écrans d’affichage dynamique sont à la fois bénéfiques en termes de perception pour les patients et utiles car ils sont vus par 100% des personnes qui passent par votre salle d’attente.

En revanche, il convient de miser sur une solution qui propose à la fois :
– du contenu pédagogique sur la santé et la prévention
– des messages plus divertissants,
– des informations sur le cabinet et l’équipe soignante.

Pour en savoir plus : lire l’article

Offre tout compris : écran + installation + maintenance + programmes prévention : 47€ TTC/mois 

En tant qu’adhérent « Les Généralistes-CSMF », profitez de 25% de remise sur ce tarif soit 35€ TTC / mois  Télécharger le formulaire à renvoyer.

FORMATION :

Evolutis DPC, avec ses 4 organismes agréés (ACFM, AFORSPE, FORMUNOF et AFORMEP), vous propose – en 2020 – des sessions de formation à l’informatique, entièrement financées par les fonds du FAF PM (formations gratuites mais non indemnisées), proches de chez vous.

Organisées en partenariat avec les principaux éditeurs tels que Hellodoc, Axisanté, Weda, Crossway, Mediclick, MLM, Medistory, … ce sont près de 95 formations qui vous sont proposées sur 3 niveaux progressifs (débutant – confirmé – expert).

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