Vaccination des jeunes hommes homosexuels contre le papillomavirus (HPV), vaccination antiméningocoque C dès 5 mois, et BCG au cours du 2ème mois sont les principales modifications de l’édition 2017 du calendrier vaccinal, qui vient d’être publiée par le ministère de la Santé.

 

Le calendrier des vaccinations 2017 a été rendu public le 24 avril par le ministère de la Santé à l’occasion de la semaine européenne de la vaccination, qui se déroule du 23 au 29 avril. Il reprend les préconisations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Il introduit plusieurs modifications notables concernant en particulier les vaccinations antipapillomavirus, antiméningocoque, antipneumocoque et le BCG.

La vaccination contre le papillomavirus (HPV) par Gardasil doit désormais être proposée aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à 26 ans. Le schéma recommandé est celui de la vaccination de rattrapage chez les jeunes filles (entre 15 et 19 ans) : trois doses administrées selon le schéma 0, 2 et 6 mois. Par ailleurs, le HCSP préconise d’initier la vaccination par Gardasil 9. Cette recommandation sera applicable dès lors que ce vaccin sera disponible et remboursé. Dans l’attente, la vaccination peut être effectuée indifféremment avec l’un ou l’autre des deux vaccins existants (Gardasil, ou Cervarix chez les jeunes filles). Mais à noter que “les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec l’un d’eux doit être menée à son terme avec le même vaccin”, précise le calendrier vaccinal.

 

Méningocoque C : vaccination dès 5 mois

De nouvelles mesures sont prises pour tenter d’améliorer la couverture vaccinale contre le méningocoque C. Depuis 2010, cette prévention reposait sur la vaccination systématique des nourrissons âgés de 12 mois à 24 mois avec une seule dose de vaccin méningococcique C, associée – de façon transitoire – à celle des sujets de 2 ans à 24 ans. Son but était d’obtenir une immunité collective importante capable de protéger les nourrissons de moins de 1 an. Cependant, force est de constater que cette stratégie est actuellement un échec. L’incidence des infections invasives à méningocoques (IIM C) reste élevée (de 82 à 145 cas annuels entre 2010 et 2015), en particulier dans la tranche d’âge des nourrissons âgés de moins de 1 an (77 cas dont 8 décès entre 2010 et 2015). En outre, les couvertures vaccinales restent faibles : de l’ordre de 70 % à 24 mois, mais de seulement 32 % dans la tranche d’âge 10-14 ans, 23 % chez les 15-19 ans, et à peine 7 % chez les 20-24 ans. Et ces résultats français sont loin d’avoir la qualité de ceux obtenus au Royaume-Uni ou aux Pays-bas.

En conséquence, le ministère de la Santé, conformément à l’avis du HCSP, a décidé d’abaisser l’âge de la première vaccination “à titre transitoire” à l’âge de 5 mois avec le vaccin Neisvac, associée à une 2ème injection à l’âge de 12 mois (dans la mesure du possible avec le même vaccin). La dose de 12 mois peut être co-administrée avec le vaccin rougeole-oreillons-rubéole. Un intervalle minimum de 2 mois doit être respecté entre l’administration des deux doses.

Par ailleurs, le vaccin tétravalent contre les méningocoques de type A, C, Y et W peut dorénavant être prescrit dès l’âge de 6 semaines avec le vaccin Nimenrix, avec un schéma comportant 2 doses espacées de 2 mois et rappel à 12 mois, pour le nourrisson ayant eu un contact avec un cas d’IIM A, W, et Y.

Pour réduire le risque de BCGite chez les nourrissons présentant un déficit immunitaire, la vaccination par le BCG est désormais recommandée dès l’âge d’un mois et si possible au cours du 2ème mois, sauf pour les nouveau-nés de Guyane et de Mayotte, pour lesquels la vaccination est maintenue avant la sortie de la maternité. En outre, la pratique d’une IDR à la tuberculine prévaccinale est supprimée avant 6 ans. Elle n’est requise que pour les enfants âgés de 6 ans ou plus (ainsi que dans des situations particulières).

 

Vaccin antipneumocoque : 2 doses de chez les sujets à risque

Une nouveauté concerne aussi la vaccination contre les infections à pneumocoques pour les personnes âgées de 5 ans et plus. Ainsi, chez les personnes présentant un facteur de risque d’infection à pneumocoque, le schéma devient identique, que la personne soit ou non immunodéprimée : une dose de vaccin 13-valent conjugué (Prevenar 13) suivie d’une dose de vaccin 23-valent non conjugué (Pneumo-23) huit semaines plus tard. Une revaccination est possible (une seule fois) avec un vaccin non conjugué en respectant un intervalle de 5 ans.

Et concernant la varicelle, les recommandations de vaccination pour les contacts d’un cas de varicelle ont été précisées.

Enfin, le calendrier vaccinal 2017 accorde une large place aux propositions de schémas de vaccinations alternatifs, compte tenu des difficultés d’approvisionnement rencontrées pour certains vaccins. Cela concerne les vaccinations contre la coqueluche, les hépatites A et B, le BCG.

 

Une commission rattachée à la Haute Autorité de Santé

Le calendrier vaccinal était élaboré jusqu’à présent par le comité technique des vaccinations (CTV), qui était rattaché au HCSP. Désormais, dans le cadre de la refonte de la politique vaccinale en France, la HAS a créé le 22 mars 2017 la commission technique des vaccinations, qui lui est rattachée.

 

L’intégration de cette mission au sein de la HAS “répond à une évolution législative” et vise à “unifier l’expertise dans le domaine des recommandations vaccinales et du remboursement des vaccins au sein d’une même institution ; et renforcer la dimension de l’évaluation économique dans l’élaboration des recommandations vaccinales”, précise la HAS. Elle souhaite que cette commission s’inscrive dans la continuité des travaux du précédent comité technique des vaccinations du HCSP. La nouvelle commission aura pour principale mission d’émettre des recommandations vaccinales, y compris en urgence, et de proposer des adaptations du calendrier vaccinal arrêté par le ministre chargé de la Santé. Elle se réunit pour la première fois ce mardi 25 avril.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Marielle Ammouche

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