S’il fallait une confirmation, elle est tombée jeudi soir dernier, à l’occasion du troisième et dernier débat des candidats à la primaire de la droite : la santé n’est pas un sujet pour les postulants à la magistrature suprême.

La santé en tant que telle, pas le budget de l’assurance maladie. Car il n’y a pas eu un mot, jeudi soir, sur la santé publique et les solutions apportées par les candidats pour combler les inégalités de santé qui ne cessent de se creuser dans notre territoire, années après années.

 

Suppression de l’AME

Certes, dans son programme, Nicolas Sarkozy annonce trois plans, pour la maladie d’Alzheimer, l’autisme et la dépendance. Mais il est bien le seul. Et jeudi soir, en revanche, ils étaient tous ligués pour supprimer l’AME (aide médicale d’état) ou la réserver aux seules urgences, comme le préconise Alain Juppé. Tous unis, également, pour réduire le trou de la Sécu à coup de franchises (François Fillon), d’objectif d’évolution des dépenses presque divisé par deux (Bruno Lemaire) ou très réduit (Nicolas Sarkozy) de chasse éperdue aux gaspillages et à la fraude (tous les postulants) et de serrage de vis à tous les étages pour les patients, en protégeant les plus faibles (Bruno Le Maire).

 

L’hôpital public dans le collimateur

La santé, certes, on en a parlé lorsqu’il s’est agi d’évoquer le poids de la fonction publique hospitalière (coupes drastiques en vue parmi le personnel non soignant en cas de victoire de ce camp). Les fonctionnaires en règle générale, ne seront pas à la noce, car il est prévu d’en rayer 500 000 des listes (Fillon), 300 000, 100 000 par le biais des non renouvellement des départs en retraite pour les autres. Le retour aux 39 heures à l’hôpital ou bien encore, la remise en cause du compte épargne temps gagné de haute lutte semble faire consensus.

Coutumier des soubresauts politiques, l’hôpital public est, de fait, dans le collimateur des candidats. Conformément au programme des Républicains – qu’ils ont tous signé, hormis Jean-Frédéric Poisson – les postulants s’engagent à des-hospitaliser notre pays. Et entendent combler les coupes claires ainsi réalisées dans les budgets, par la médecine libérale débarrassée du tiers payant généralisé.

 

Tournant ambulatoire

Votez et les généralistes retrouveront leur statut de pivot du système de soins (Juppé, Fillon, Sarkozy, Le Maire, NKM, Copé et Poisson), et leur lustre d’antan pour négocier, sourire aux lèvres et rose à la boutonnière, le tournant ambulatoire, avec tous les moyens nécessaires. Parce qu’ils sont tous d’accord, la désertification médicale, c’est mal ! Ils vont y remédier. 

Il n’est néanmoins pas certain que les médecins de premier recours, qui n’ont pas la mémoire courte, réagissent à ces appels du pied, hélas de circonstance.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : C. L B