Le 25 août, la convention médicale était signée à la CNAM par MG France, le BLOC et, pour les syndicats polycatégoriels, la seule FMF. Les assemblées générales du SML – campé dans l’opposition depuis le début de la négociation – et de la CSMF ont voté pour le “non”, mais dans des proportions très différentes. Pour le SML, aucun doute n’a été permis : 95 % des troupes ont voté contre une signature. Mais pour la CSMF, il en est allé très différemment, puisque si le non emportait le vote final avec 62,9 %, alors que l’UNOF votait majoritairement pour la signature, avec 78 % de voix. Les consignes tarifaires du C à 25 euros sont maintenues plus que jamais, comme celle de désobéissance civile à l’encontre du tiers payant non social.

« Il y a eu des avis divergents dans la maison. Le vote démocratique s’est imposé », commente sobrement Luc Duquesnel, Président. « La convention se met en œuvre et on va continuer à travailler ».

Une première décision a fait le buzz : après 32 ans de bons et loyaux services, l’UNOF va changer de nom. Exit l’Union nationale des omnipraticiens français, terminologie un peu désuète qui ne dit plus grand-chose aux jeunes, et place au nouveau : “Les Généralistes CSMF”, plus lisible alors que les omnipraticiens sont devenus des spécialistes en médecine générale.

Ensuite, les cadres vont se mettre au travail, car bien que non signataire, la CSMF et donc « Les Généralistes CSMF  » vont participer à l’élaboration des deux avenants conventionnels prochains dont la ROSP médecin traitant de l’enfant – le texte est attendu avant le 31 décembre 2016. “Tout ce qui est dans le texte de la convention a été obtenu par les cinq syndicats qui ont négocié pendant cinq mois”, souligne le Dr Duquesnel, qui estime que personne ne peut se prévaloir d’avoir obtenu seul certaines avancées tarifaires.

Dans son programme 2016-2017, « Les Généralistes CSMF » a également prévu de travailler sur la hiérarchisation de la consultation. Dans cette convention, qui prévoit quatre niveaux de consultations, les médecins généralistes seront à la portion congrue puisque “90 à 95 % des actes complexes qu’ils effectuent quotidiennement, y compris les visites à domicile, resteront des actes de premier niveau rémunérés 25 euros”, dénonce Luc Duquesnel. “C’est un choix budgétaire, mais il est tout à fait évident que cela représente un énorme problème pour les médecins généralistes et pour les jeunes et futurs confrères”. Pour le Président du syndicat, les consultations longues sont incontournables pour la médecine générale : “assez de faire des actes longs pour 25 euros”.

Autre souci : alors que les précédentes conventions comportaient une clause de revoyure pour la revalorisation de la consultation, cette nouvelle convention n’en comporte pas. “Il n’y a pas d’agenda. Jamais il n’a été dit que le C serait réévalué dans les cinq ans à venir”.

En un mot, cette convention n’est pas structurante pour l’avenir et soulève un problème de fond : un arrière-plan de capitation et de paiement au forfait, avec une multiplication de patients lourds, à 25 euros… “Il n’y a jamais eu autant d’argent sur la table, et malgré cela, on en est là. L’indispensable rattrapage destiné aux médecins généralistes a plombé ces négociations conventionnelles“, soupire Luc Duquesnel.