Certains essayent d’en rire, d’autres sont trop désespérés pour ça… Sur les trois jours de pré-ECN sur tablette, une seule épreuve s’est déroulée dans de bonnes conditions. Ulcérés, les étudiants de 6ème année crient au scandale au vu des dysfonctionnements à quelques mois des épreuves. De leur côté les organisateurs plaident le malentendu et se félicitent d’avoir pu identifier les problèmes.

“On était méfiants. Il y avait eu des problèmes lors des essais précédents. On se doutait qu’il y aurait des ralentissements, mais pas que ça planterait à ce point !”, souligne Solen Raymond, étudiante à Rouen.

Dans les faits, près de 8 000 carabins de 6ème année étaient invités à passer trois jours d’examen, de lundi à mercredi dernier. La session s’est ouverte lundi, à 14 heures, avec une épreuve de Dossiers cliniques progressifs. Une série de 15 questions, avec des QCM à 5 items était prévue. Mais quelques minutes seulement après le coup d’envoi, l’épreuve était suspendue. “Les ECNi blanches débutent par une surcharge des serveurs. 100-105 Dumps Les épreuves sont interrompues jusqu’à 15h45. Déplorable pour commencer. Attendons de voir”, réagissait Sébastien Foucher, président de l’Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France). Sauf que les choses ne sont pas allées en s’arrangeant. Après avoir repris 10 minutes, la première épreuve a finalement été annulée.

“Vous n’avez pas honte de foutre une génération dans la merde ?”

Le lendemain, même scénario. Pourtant, dans l’urgence, le Centre national de Gestion (CNG) avait doublé le nombre de ses serveurs. “Ça faisait des mois qu’on le leur demandait. Ils nous répondaient que ça n’était pas si facile, et là, en une nuit, ils l’ont fait !”, pointe Solen Raymond. Mais cela n’aura pas suffi. Moins d’une heure après le début de l’épreuve de Questions isolées, déconnexions automatiques et ralentissements faisaient leur retour. 500-052 Dumps A tel point que l’épreuve a dû être à nouveau annulée, déclenchant l’irritation des étudiants, qui pour la deuxième journée consécutive, avaient le sentiment d’avoir fait le déplacement pour rien. Sur les réseaux sociaux, l’exaspération se fait sentir : “Vous n’avez pas honte de foutre une génération dans la merde pour le concours le plus important de leur vie ?”, s’agace Quentin RIllier, étudiant à Paris. “Si on devait résumer la réforme des ECNi, ça s’intitulerait Chronique d’un échec annoncé”, ironise un autre étudiant. Les ECN sont vite repabtisée “Epreuves crashantes nationales”.

Même la Conférence des présidents d’universités y va de son sermon. “Cet échec reste très préoccupant. Nous estimons que le CNG, dans un excès de confiance, n’a pas pris la mesure des enjeux. (…). Nous invitons le CNG à apporter toutes les garanties techniques et financières nécessaires au bon déroulement de ces épreuves et à s’entourer des compétences techniques essentielles à la réalisation d’un examen qui se doit d’être au bénéfice des étudiants”, note Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université dans une tribune.

Un quart des étudiants ne s’est pas présenté le 3ème jour

“En fait, on s’est rendu compte que les problèmes ne venaient pas des serveurs, comme on le pensait initialement, mais d’une anomalie dans la conception de l’application. Ça a été identifié et corrigé dès le mardi”, se félicite Philippe Touzy, responsable du département concours au CNG.

Sauf que, du côté des étudiants, le mal était fait. Près d’un quart d’entre eux ne s’est pas présenté à la troisième journée d’épreuves, portant sur la lecture critique d’un article scientifique. “Cette fois, les problèmes étaient dus à l’utilisation d’un nouveau module, expérimenté pour la première fois. Le texte se rechargeait toutes les cinq minutes, faisant perdre toutes les annotations et le surlignage”, glisse Rémi Patrice, vice-président de l’Anemf, en charge des études médicales. Finalement, ce n’est que lors de la dernière épreuve, ajoutée au programme au dernier moment, que les choses se sont déroulées “sans incident majeur”. Certes, mais moins de 4 000 étudiants y ont participé.

“Les étudiants étaient désespérés, ajoute Rémi Patrice.Il faut comprendre qu’ils préparent leur concours qui est dans six mois, ils sont déjà dans un état de stress avancé. Là, ils ont l’impression d’être la promo qui essuie les plâtres, la promo “crash-test” de médecine. Le dernier jour les a un peu réconfortés, mais ils restent méfiants.”

L’autre élément qui a mis le feu aux poudres entre les étudiants et le CNG, ce sont les courriers adressés par ce dernier après chaque journée d’épreuve. “On a reçu des lettres d’explication, disant que tout s’était bien passé, qu’ils étaient contents que les problèmes aient pu être mis en évidence”, fulmine Solen Raymond. “Ça nous a consterné. Ce n’est qu’au troisième jour qu’on a reçu une lettre d’excuses, regrettant qu’on ait pu avoir le sentiment d’être pris pour des cobayes. On ne sait pas s’ils pensent un seul mot de ce qu’ils écrivent, mais ça fait du bien”, ajoute l’étudiante de Rouen.

Au CNG, “satisfaction sur le déroulé de ces épreuves”

“On a bien compris que ça avait choqué les étudiants qu’on puisse avoir des motifs de satisfaction. On a présenté nos excuses pour les désagréments. Mais je veux quand même souligner notre satisfaction sur le déroulé de ces épreuves, a commenté Philippe Touzy, en charge des concours pour le CNG. Pour la première fois, on a pu connecter 34 universités, avec 121 salles au même moment sur des tablettes.” Sans nier d’évidents problèmes techniques, le CNG se félicite d’avoir mis à profit ces trois jours pour en résoudre une bonne partie.

Mais c’est là qu’apparaît le flagrant malentendu avec les étudiants. Pour eux, il n’était pas question que ces pré ECN soient un test technique destiné à vérifier la fiabilité de la plateforme.”On pensait que ça allait permettre aux étudiants de se rendre compte des changements, de se familiariser avec le nouveau fonctionnement. Et puisque les habituelles épreuves interrégionales de décembre qui nous permettent d’évaluer notre niveau ont été annulées, on comptait sur un classement en fin de semaine pour nous permettre de nous situer à quelques mois des épreuves”, confie Solen Raymond. Des ECN blanches, en somme.

Prochain test en mars

Sauf que le CNG assure qu’il n’a jamais été question de cela. “On a toujours dit que l’objet de ces tests n’était pas de faire des ECN blanches. D’ailleurs, des ECN blanches, ça n’a jamais existé au niveau national. Nous avons toujours parlé d’ECN test, destinées à évaluer le dispositif technique”, assure Philippe Touzy. “On ne peut pas brûler les étapes. L’essentiel, c’est que le test de mars se passe de la manière la plus fluide possible. Si tout se passe bien lors de cette nouvelle session de test, alors on pourra envisager la possibilité de communiquer un classement. Mais ce n’est pas la priorité.”

Et pour que la session de mars, derniers tests avant les épreuves de juin, se déroule au mieux, l’Anemf a sa petite idée. “Il faut refaire des tests grandeur nature avant mars, mais auprès des promotions inférieures. Les D4 sont assez stressés comme ça avec leurs préparations”, suggère Rémi Patrice. Pas sûr que la proposition séduise le CNG. En revanche, le responsable des concours promet que des tests “complémentaires” auront lieu dans les prochaines semaines. “Ce sera peut-être un test sur une région ou plusieurs… On ne connaît pas encore la configuration, mais ils auront lieu.”

Source :
www.egora.fr
Auteur : Fanny Napolier