Médecin généraliste, chanteur, président de syndicat, Maître de conférences, chroniqueur, blogueur, étudiant… A 38 ans, le Dr Mathieu Calafiore est un hyper-actif heureux. Malgré un agenda chargé, ce papa de trois enfants a su garder un équilibre entre vie familiale et professionnelle. Le secret selon lui : savoir se fixer des limites.

 

Ils ne sont pas beaucoup en France à obtenir la distinction suprême de l’enseignement en médecine générale. Le Dr Mathieu Calafiore peut être fier d’avoir été reconnu intégrable au poste de Maître de conférence Universitaire (MCU) à la faculté de Lille à compter de la rentrée prochaine. “J’étais Maître de conférence associé, en évoluant MCU, c’est comme si je passais d’un CDD à un CDI”, se réjouit le Dr Calafiore qui prend cette promotion comme “une reconnaissance de son investissement dans la filière de médecine générale”.

 

“Enfant j’étais fasciné par mon médecin généraliste”

Car la médecine générale a très vite été une évidence pour l’étudiant Mathieu Calafiore. “Enfant j’étais fasciné par mon médecin généraliste. Je le regardais griffonner les noms de médicaments sur l’ordonnance. Je prenais ce qu’il me prescrivait et j’allais mieux. C’était épatant !”, s’amuse-t-il. Le baccalauréat en poche, c’est donc sans surprise qu’il entre en première année de médecine. “Je n’avais pas fait d’autres vœux, c’était mon unique choix”, se souvient-il. Si un reportage passionnant vu à la télévision lui donne envie de devenir neurochirurgien, la lecture de La maladie de Sachs en fin de première année, le conforte définitivement vers la médecine générale. “C’est devenu une évidence pour moi. J’ai d’ailleurs choisi volontairement de ne pas passer l’internat. Je n’avais pas envie de m’hyper-spécialiser”, explique le praticien.

Pourtant à cette époque, la filière de médecine générale n’est pas encore née. Faire ce choix revenait donc à renoncer à avoir un engagement universitaire. Le futur généraliste choisit donc de s’impliquer autrement et fait partie des premiers organisateurs du tutorat pour les “première année”. L’envie de faire de l’enseignement viendra plus tard. “Je me souviens d’un cours de médecine générale sur les transplantations hépatiques. Ce jour-là je me suis dit intérieurement qu’il fallait que l’enseignement change. Ce n’était plus possible d’avoir des cours à ce point éloignés de la réalité de la médecine générale. Ça a été un déclic”, confie le Dr Calafiore. Après ce cours, il décide de rédiger un courrier à l’attention du directeur du département de la faculté de médecine. “Je venais de mettre le doigt dans l’engrenage. Très rapidement, je suis devenu chargé d’enseignement, puis chargé de mission au sein du syndicat national des enseignants en médecine générale (SNEMG). On peut dire que mon engagement en faveur de la médecine générale a débuté en 2008”, explique celui qui est depuis 3 ans président du SNEMG.

 

“Je déteste rester à ne rien faire”

Une fois ses études abouties, le Dr Calafiore ne tergiverse pas avant de s’installer. “J’ai fini mon internat un 1er novembre. Je me suis installé fin décembre”, raconte-t-il avant d’ajouter “j’ai fait quelques remplacements en tant qu’interne mais j’étais frustré de ne jamais recevoir les résultats d’examens complémentaires ou de ne pas savoir si les patients allaient mieux”.

D’autant qu’à la sortie de l’internat, il est directement contacté par un médecin qui s’apprête à partir à la retraite. “Il avait entendu parler de moi par un confrère de l’hôpital de Wattrelos. Et son cabinet correspondait à toutes mes conditions : c’était un cabinet de groupe, informatisé et avec un secrétariat”, se souvient Mathieu Calafiore. Depuis deux camarades de fac se sont également installés dans le cabinet qui compte 4 médecins généralistes.

Parallèlement à son activité de président de syndicat, d’enseignant-chercheur et de son travail de médecin généraliste, le Dr Calafiore, qui “déteste rester à ne rien faire”, s’est organisé d’autres activités. Il a donc décidé de reprendre ses études pour compléter son cursus de formation. “Je viens d’obtenir un master 1 en biostatistiques et je suis inscrit en master 2. Les confrères d’autres spécialités ont aussi dû passer par là. Cela va m’apporter un bagage pour mon travail de recherche”, justifie-t-il.

Féru de nouvelles technologies et très présent sur le réseau social Twitter, ce passionné de médecine générale tient également un blog. “Je partage mes réflexion sur le métier. N’étant pas anonyme sur Twitter, je ne parle jamais d’anecdotes de patients”, explique Mathieu Calafiore.

 

Chroniqueur sur Europe 1

Une absence d’anonymat qui ne change pas grand-chose selon lui. “Je reste moi-même, avec mon humour parfois potache”, sourit-il. C’est d’ailleurs par son blog via lequel il a participé à l’opération #PrivéDeDésert qu’il rencontre le très médiatique Dr Gérald Kirziek sur le plateau de l’émission Le magasine de la santé. Ainsi, deux ans plus tard, ce dernier contacte Mathieu Calafiore pour le prévenir qu’Europe 1 est à la recherche d’un joker estival pour animer une chronique sur la santé. “J’ai enregistré un pilote et j’ai été retenu”, s’enthousiasme le médecin qui a été enchanté par l’expérience. “Il fallait être exhaustif mais aussi vulgarisant. L’exercice se rapprochait de ce que je fais avec les patients”.

Malgré les apparences, la vie de Mathieu Calafiore ne tourne pas qu’autour de la médecine. La musique a également sa place. Il dirige en effet un chœur a capella d’une trentaine de personnes baptisé EnHarmonie.

Quant à sa vie de famille, elle n’est pas négligée pour autant. “Je me ménage des moments en famille. La matin, c’est moi qui emmène les enfants à l’école”, explique le généraliste. “Le souci de l’ancienne génération de médecins a été de ne pas mettre des limites. J’ai fait le choix de ne pas commencer mes consultations avant 9h”, commente-t-il. “Il faut savoir se ménager parce que lorsque l’on est bien avec soi-même, on est meilleur avec les autres. S’il m’arrive d’être fatigué, je n’éprouve jamais de lassitude”, conclu le médecin épanoui.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi-Bonin