Pendant la Seconde guerre mondiale, l’armée d’Hitler a envahi l’Europe à une vitesse fulgurante… Et pour aider les soldats nazis à tenir ce rythme infernal, les médecins leur donnaient des comprimés de Pertivin qui devaient les aider à garder leur vitalité. Aujourd’hui, ce remède miracle est plus connu sous le nom de méthamphétamine.

 

Les révélations proviennent du journal allemand Der Spiegel, qui s’appuie sur des lettres de Heinrich Böll. Ce grand auteur allemand, prix nobel de littérature, était au front pendant la Seconde guerre mondiale et écrivait régulièrement à sa famille, en évoquant ces “pilules miracles” grâce auxquelles les soldats gardaient le moral.

Le 9 novembre 1939, alors que Böll est stationné en Pologne, il écrit à ses parents: “C’est dur ici, et j’espère que vous comprendrez si je ne peux vous écrire qu’une fois tous les deux ou quatre jours dans les temps à venir. Aujourd’hui, je vous écris surtout pour vous demander du Pervitin (…). Je vous embrasse, Hein.” Comme de nombreux soldats et pilotes allemands, le jeune auteur est rapidement devenu accro au Pervitin.

 

“Réservoir de chocolat”

Au total plus de 200 millions de comprimés ont été distribués à la Wehrmacht et à la Luftwaffe entre 1939 et 1945. Les soldats allemands la surnommaient “Panzerschokolade” – qui signifie “réservoir de chocolat”. Même Hitler prenait de la méthamphétamine par voie intraveineuse, révèle le Daily Mail.

Et si ce stimulant a permis aux nazis de tenir le choc, les effets secondaires étaient particulièrement graves : vertiges, sueurs, dépression et hallucinations. Certains soldats sont morts d’insuffisance cardiaque, d’autres se sont tués pendant des phases psychotiques. C’est pourquoi certains médecins se sont opposés à la distribution de ce “médicament”. Leonardo Conti, haut fonctionnaire de la santé du Troisième Reich, a voulu limiter son utilisation, en vain.

Dans une lettre envoyée en mai 1940, le jeune soldat Böll explique à ses parents qu’il est devenu “froid”, “sans réaction”. Il explique qu’une seule pilule de Pertivin était aussi efficace que des litres de café pour rester en alerte. Encore mieux : le médicament semblait faire disparaître tous ses soucis et, pour quelques heures au moins, il était heureux.

En Janvier 1942 un groupe de 500 troupes encerclées par l’armée rouge tentait d’échapper à des températures de moins de 30 degrés. Le médecin de l’unité écrit alors : “J‘ai décidé de leur donner du Pervitin quand ils ont commencé à s’allonger dans la neige, voulant mourir. Après une demi-heure, les hommes ont commencé à montrer spontanément qu’ils se sentaient mieux. Ils ont recommencé à marcher de façon ordonnée, leurs esprits étaient meilleurs, et ils étaient plus vigilants.”

 

Les nazis, précurseurs des drogues “récréationnelles”

D’après des recherches menées par l’Association allemande des médecins, les scientifiques nazis se sont vivement intéressés à un certain nombre d’autres médicaments qui sont depuis devenus des substances récréationnelles populaires. Un médicament expérimental baptisée D-IX se basait sur la cocaïne et a été trouvé pour que les soldats soient encore plus endurants. Celui-ci était testé au préalable sur les détenus du camp de concentration de Sachsenhausen. Les médecins nazis espéraient produire en masse la drogue et la distribuer aux troupes en 1944, mais la guerre s’est terminée avant que ce plan puisse être exécuté.

Des recherches dévoilent également qu’ils ont fait des expériences avec le LSD hallucinogène, afin de contrôler l’esprit. Les scientifiques nazis pensaient qu’il pourrait être utilisé pour améliorer la mémoire, contrôler le comportement et aider lors des interrogatoires. “C’était la dernière arme secrète de Hitler pour gagner une guerre, il avait déjà perdu il y a longtemps”, explique le criminologue Loup Kemper, auteur d’un livre en langue allemande sur l’utilisation de médicaments au Troisième Reich. “Les médecins de l’armée nazie voulaient transformer de simples soldats en des pantins, capables de performances surhumaines.”

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Aline Brillu

 

[D’après des articles du Daily Mail et de Slate.fr]