La ministre de la Santé a affirmé devant une délégation de la CSMF (Unof et Umespe), qu’elle n’avait rien remarqué pendant la grève de la fin de l’année. Elle ne recule pas sur le tiers-payant généralisé et réaffirme qu’il n’y aura pas un sou sur le C. L’UNOF appelle au durcissement du mouvement.

 

“C’était une réunion surréaliste” ! Au sortir d’une heure et quart d’entretien entre Marisol Touraine, la ministre de la Santé, et une délégation de la CSMF, de l’UNOF et de l’UMESPE, le Dr Luc Duquesnel, le patron de l’UNOF s’affirme plus déterminé que jamais à durcir le mouvement.

“Pour la ministre, il ne s’est rien passé sur le terrain entre les 24 et 31 décembre. Rien. Elle n’a rien remarqué”, relate-t-il, incrédule. Et cette dernière poursuit dans sa droite ligne “sans se rendre compte de ce qui est en train de se passer sur le terrain”, menace-t-il.

Ainsi, s’agissant du tiers-payant généralisé (qui ne serait plus obligatoire), un groupe de travail va travailler dès le 12 janvier, à sa mise en place. “L’obligation est devenue subsidiaire pour la CSMF. Nous faisons déjà du tiers-payant social et nous ne voulons pas du tiers-payant généralisé. Au delà du problème technique, il nous livre pieds et poings liés aux mains des payeurs, assurance maladie et complémentaires”, développe-t-il en rappelant l’option de la CSMF de dispense d’avance de frais par un système de monétique bancaire.

Sur la question du rôle des ARS dans la mise en place du service territorial de santé au public, qui ne laisseraient plus la place aux initiatives de terrain, un groupe de travail est également prévu. “Et dirigé par qui ? Par une directrice d’ARS. C’est la véritable erreur de casting !”, s’emporte le Dr Duquesnel.

Enfin, pour ce qui concerne les contours du métier de médecin, que le projet de loi de santé ampute au profit des pharmaciens, sages-femmes ou futures infirmières cliniciennes, un autre groupe de travail est annoncé. Sans que l’on connaisse à ce jour, l’identité de son pilote.

Enfin, sur la question centrale du C à 25 euros, la réponse a été claire : c’est non. “Les urgentistes ont obtenu 90 millions d’euros après une demi-journée de grève, et il n’y a pas un sou pour la médecine générale”, s’indigne le Dr Duquesnel. Et le deuxième effet kiss-cool est immédiatement arrivé ensuite, lorsque la ministre a annoncé que dans le cadre du règlement arbitral qui va s’imposer pour le travail en interprofessionnel, les négociations n’ayant pu aboutir, le montant de l’enveloppe alloué au nouveau mode de rémunération devenue pérenne, pourrait être inférieur de 15 % à celui refusé par les négociateurs… “Ce qui porte le message que les pionniers qui se sont lancés les premiers ont eu tort et se sont fait avoir, et qu’il ne faut surtout pas que les autres s’y engagent”… rumine le Dr Duquesnel pour qui Marisol Touraine “est l’actrice principale de l’exaspération des médecins de terrain”.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Catherine Le Borgne