Un Comité Directeur Extraordinaire de l’UNOF-CSMF, 1er syndicat de médecins généralistes libéraux, s’est réuni le jeudi 16 octobre 2014 suite à la présentation du projet de loi de santé et à l’annonce de la réduction du financement du DPC à un seul DPC par an.


Tout d’abord, le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF a fait le constat que, depuis des mois, se succèdent différentes mesures ignorant la réalité de la prise en charge globale et de qualité du patient par son médecin traitant ; certaines de ces mesures vont impacter directement les conditions d’exercice de la médecine générale :
– La mise en place d’un Service Territorial de Santé au Public dirigé par les ARS où les médecins généralistes seront placés sous la tutelle des hôpitaux publics : le médecin généraliste n’est plus le pivot du système soins, mais c’est l’hôpital public qui le devient,
– L’indication et la réalisation des vaccinations confiées aux pharmaciens et aux sages-femmes (vaccination de la femme et de son entourage…) : la globalité de la prise en charge par le médecin traitant est remise en question ; le périmètre du métier de médecin généraliste est modifié,
– La création de nouveaux métiers tels que celui d’infirmières cliniciennes qui seront amenées à porter des diagnostics, à prescrire des examens complémentaires et des traitements,
– Le blocage du tarif de la consultation à 23€ depuis 2011, alors que la durée moyenne de consultation augmente par la multiplication du nombre de motifs lors d’une seule consultation,
– L’absence de nomenclature adaptée aux consultations de plus en plus complexes réalisées pour leurs patients âgés et poly-pathologiques,
– Le non-paiement de la majoration pour les actes effectués chez les personnes de plus de 80 ans dans les EHPAD à budget global depuis juillet 2013, montrant le mépris de l’Etat pour ces actes lourds réalisés en EHPAD,
– Le refus de toute majoration du tarif des actes avant la prochaine convention 2016-2017,
– L’absence d’aide financière envisagée pour la mise aux normes accessibilité des cabinets médicaux.


Ensuite, le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF rappelle que le maintien de la qualité de l’exercice impose le respect d’un temps médical incompressible et constate qu’au lieu de cela, la multiplication des contraintes administratives imposées au médecin généraliste, réduit ce temps médical :
– Obligation de remplir un formulaire de 3 pages pour que le patient puisse être remboursé pour des traitements médicamenteux courants,
– Qui s’ajoute à de nombreuses obligations de justification de prescription pour les transports, les arrêts de travail… sans pour cela être protégé d’un éventuel délit statistique,
– Obligation de tiers payant généralisé qui ne coutera rien à l’Etat mais qui impose un temps administratif de gestion incontournable, et qui mettra en péril les cabinets médicaux par les retards de paiement inévitable (le tiers payant coute 3,50 € par acte : qui paiera ?).

 

De plus, le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF rappelle que le maintien de la qualité de l’exercice impose non seulement le respect du temps médical mais aussi le respect d’un temps minimum de formation indemnisé. Bien loin de cette logique, les pouvoirs publics viennent de modifier sans concertation les règles d’indemnisation, avec la réduction de l’indemnisation du DPC à une seule action par an, alors que la durée moyenne de formation en Europe est de quarante heures par an.


Compte tenu de ces éléments, le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF constate que, demain, les médecins généralistes ne pourront plus assurer des prises en charge de qualité pour répondre aux demandes de soins de leurs patients.


TROP, c’est TROP !


Le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF constate que l’exaspération des médecins généralistes devient comparable à celle de 2002, mais contrairement à 2002, la situation est beaucoup plus grave, car c’est le cœur du métier de médecin généraliste qui est remis en cause.


Le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF demande que les moyens soient donnés aux médecins généralistes pour leur permettre d’assurer des soins de qualité. La valeur de l’acte de base, le C ou Cs, est indigne des compétences requises et est insuffisante pour l’exercice de la médecine générale ; elle est la plus faible des pays développés.


Le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF demande la mise en place d’une véritable concertation pour tout ce qui relève de l’exercice de la médecine générale et de la prise en charge du patient par le médecin traitant (le plus souvent médecin généraliste), ainsi que l’ouverture immédiate de négociations conventionnelles.


En attendant, le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF appelle à la fermeture nationale de tous les cabinets de médecine générale du 24 au 31 décembre 2014 car demain il sera trop tard pour agir.


Comme en 2002, seul un mouvement national permettra de sauvegarder la médecine générale et donnera les moyens indispensables à des soins de qualité.

Contacts presse :

Dr Luc DUQUESNEL, Président : 06.85.66.67.19
Dr Béatrice FAZILLEAUD, Secrétaire Générale : 06.82.01.57.08