L’analyse confédérale selon laquelle la future Loi de santé est destinée à organiser la suprématie des hôpitaux publics sur la médecine libérale a été confirmée par les déclarations du président de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui s’exprimait jeudi dans un congrès en Pays de la Loire. En effet, ce dernier s’imagine déjà que les hôpitaux publics vont pouvoir régenter la médecine de ville, et les médecins généralistes en particulier, en s’arrogeant la tutelle des coopérations, en imposant la Permanence des soins (PDS) obligatoire et en supprimant la liberté d’installation. Pire, il accuse les professionnels libéraux de vivre de fonds publics… comme les hôpitaux !


L’UNOF-CSMF, premier syndicat de médecins généralistes libéraux, dénonce avec force de tels propos qui relèvent de la provocation à l’égard des médecins généralistes de terrain. Le président de la FHF voudrait déclarer la guerre aux généralistes libéraux, qu’il ne s’y prendrait pas autrement.


Tout d’abord, pour répondre aux besoins de prise en charge des patients, les médecins généralistes n’ont pas attendu la FHF pour s’organiser et se coordonner avec les autres professionnels de santé libéraux, qu’il s’agisse des autres médecins spécialistes, des professions médicales et paramédicales, mais aussi avec les cliniques et les établissements de soins publics, même si tenter de coopérer avec ces derniers relève de l’exploit !


Ensuite, la permanence des soins ambulatoire est assurée dans des conditions satisfaisantes grâce à l’implication des médecins généralistes libéraux et malgré la réduction sournoise des enveloppes dévolues à son financement par les Agences Régionales de Santé (ARS) et un zonage de plus en plus étendu. Les généralistes libéraux devraient être remerciés de leur dévouement au lieu d’être critiqués ! Ils ne sont en rien responsables du fait que les hôpitaux refusent de réguler l’accès à leurs services d’urgences ! La PDS libérale est régulée, elle.


La FHF voudrait prendre le contrôle de l’installation des médecins libéraux, pour en faire ses effecteurs, et pour cela, elle n’hésite pas à affabuler en prétendant que les mesures incitatives n’ont pas eu d’autres effets que de créer de nouvelles zones sous médicalisées, ce qui bien entendu est faux. Mais, la FHF est dans le dogmatisme le plus total.


Enfin, les médecins généralistes libéraux ne sont pas sponsorisés sur fonds publics, à l’opposé des hôpitaux. Contrairement aux élucubrations de la FHF, les cabinets médicaux qui doivent faire face aux hausses de leurs charges et de leurs cotisations sociales, sans même évoquer le coût de la pratique, se doivent de boucler leur exercice en équilibre car ils ne reçoivent pas de subvention providentielle de l’Etat en fin d’année et leur banquier saisirait les biens personnels des médecins plutôt que de laisser de creuser les déficits. Concrètement, avec une Consultation à 23 €, les ajustements, en fin d’année, se font sur la rémunération du médecin, qui stagne ou baisse, contrairement à celle des confrères hospitaliers, et sur la secrétaire à laquelle on renonce, dont on réduit les heures ou qu’on licencie. Voilà la réalité, qui est très éloignée de celle du secteur public hospitalier où se déversent les fonds publics, c’est-à-dire les impôts des Français.


Les propos de la FHF ulcèrent les médecins généralistes libéraux. Il est bien certain que les hôpitaux feraient mieux de mettre de l’ordre dans leur fonctionnement, d’homogénéiser leurs coûts et de découvrir la rentabilité pour espérer, un jour, en finir avec la spirale des déficits.


Au-delà, ce qui inquiète l’UNOF-CSMF, c’est le fond, c’est-à-dire la future loi de santé qui veut étatiser le système pour le centrer autour des hôpitaux alors que ce modèle est totalement dépassé et dangereux pour l’organisation des soins, comme pour les dépenses publiques.


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