Les médecins généralistes ne sont pas très confiants en leur avenir et sont inquiets pour leurs patients. C’est ce que révèle l’édition 2014 de l’Observatoire des professions libérales de santé, d’après une enquête menée auprès de 493 pharmaciens, médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, infirmières, kinésithérapeutes, vétérinaires, biologistes et radiologues, sur l’exercice de leurs métiers et leurs évolutions.
 

 

En ces temps de crise, le sourire est loin d’être sur toutes les lèvres des professionnels libéraux, qui attribuent une note plutôt faible (5,2/10 en moyenne) à la situation de leur profession. Néanmoins, les médecins généralistes – avec les infirmières, sont les plus « positifs », puisqu’ils attribuent une moyenne de 5,8/10 à leur métier, contrairement aux pharmaciens et biologistes (4,4/10). En revanche, leur vision du futur est loin d’être brillante, et la moyenne descend à 4,8/10.

 

Guère inquiets pour la baisse de leur revenu

Face à cette morosité ambiante, les praticiens se projettent différemment dans l’avenir. La moitié d’entre eux s’imagine bien exercer, d’ici 5 ans, au sein d’un cabinet de groupe. Mais le statut de salarié parait également séduire de plus en plus, si l’on excepte les radiologues et biologistes. Les libéraux sont donc moins enclins à conseiller l’exercice libéral à un jeune qui arriverait sur le marché du travail. Ils ne sont plus que 59 % des médecins généralistes à le faire (- 2 points en deux ans).

Qu’est-ce qui préoccupe le plus les professionnels de santé ? Le poids des charges et la fiscalité. Elles irritent 94 % d’entre eux, dont 64 % des généralistes. Suivent les contraintes administratives et bureaucratiques (93 % dont 61 % des généralistes) ou encore la baisse du pouvoir d’achat des Français (92 %). Ce recul du pouvoir d’achat conduit 55 % de patients à repousser des soins ou des traitements. Les généralistes sont ceux qui déplorent le plus cette situation (67 %). Néanmoins, ils sont les moins préoccupés parmi les professionnels de santé, à s’inquiéter de la baisse de leur pouvoir d’achat (46 % contre 56 %) et sont guère inquiets (36 %) pour la baisse de leur propre revenu.

 

L’impact positf d’Internet

CMV Médiforce s’est par ailleurs intéressée à l’intérêt des praticiens pour Internet. 82 % d’entre eux vont sur Internet plusieurs fois par jour dans le cadre de leur activité professionnelle, et 61 % des interrogés jugent positif l’impact d’Internet sur leur activité. Une fois connectés, ils cherchent principalement à se former et à compléter leurs connaissances, ou encore à s’informer sur les produits existants (86 % dans les deux cas). Mais les généralistes sont partagés sur l’influence d’Internet sur leurs patients. Si un praticien sur deux juge qu’il faut bien s’y adapter, les généralistes considèrent à 43 % qu’il s’agit d’une mauvaise chose, qui nuit à la qualité de leurs conseils.

La notion d’e-santé reste par ailleurs, encore floue pour beaucoup des professionnels interrogés. Pour les radiologues et les biologistes, l’e-santé est déjà une réalité quotidienne synonyme de temps gagné. Du côté des infirmières et des kinésithérapeutes, plus neutres, c’est la possibilité accrue de s’informer qui est mise en avant.

Pour les généralistes et les chirurgiens-dentistes, la notion d’e-santé est encore peu concrète, et signifie avant tout échange d’information. 30 % des généralistes estiment qu’elle n’a pas franchi les portes de leur cabinet et pour plus d’un tiers, ce terme n’évoque rien. Pourtant, 47 % jugent que l’e- santé a une existence tangible dans leur profession. Pour eux, elle représente une source d’information ou des évolutions technologiques dans la gestion de leurs patients.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Laure Martin

 


Source : Observatoire CMV Médiforce des professions libérales de santé 2014. Cette enquête a été menée par CMV Médiforce, filiale du groupe BNP Paribas, et l’institut de recherche sociale et marketing H2O.