Le mystère de la mort du roi Richard III vient enfin d’être élucidé. Cinq siècles après son décès, sa dépouille a été retrouvée sous un parking de Leicester, dans le centre de l’Angleterre. Son squelette porte les traces d’une mort violente…


Une équipe de chercheurs de l’Université de Leicester, en Angleterre, vient d’annoncer les résultats très attendus d’un test génétique pratiqués sur un squelette exhumé le 12 septembre dernier. Les restes seraient ceux de Richard III, le souverain qui régna sur l’Angleterre entre 1483 et 1485.

Les deux années de règne de Richard furent marquées par de nombreux complots. Il laisse à la postérité l’image d’un homme méchant, d’un monstre assassin des “deux princes” (Édouard et Richard) et de tous ceux qu’il voyait comme ses ennemis. La pièce Richard III que Shakespeare lui a consacrée, a largement contribué à immortaliser cette funeste réputation. Le roi est mort le 22 aout 1485, lors de la bataille de Bosworth, qui mit un terme à la guerre des Deux-Roses et au règne de la famille Plantagenêt sur l’Angleterre. A l’issue du combat, son corps a été exhibé à la population pendant quelques jours a été ensuite enterré sans grande pompe au monastère franciscain de Greyfriars à Leicester. Un bâtiment rasé un demi-siècle plus tard.

 

Pointe de flêche dans les vertèbres

C’est donc dans un parking de cette ville du centre de l’Angleterre qu’une équipe de chercheurs a débuté des fouilles en août dernier. En analysant le squelette retrouvé, les archéologues ont décelé plusieurs éléments troublants. Tout d’abord, le corps était celui d’un homme de faible constitution, souffrant d’une scoliose sévère. La dépouille, enterrée à la hâte, sans cercueil, porte des marques d’une mort violente : un coup important à l’arrière du crâne porté par une lame, ainsi que d’autres impacts sur les côtes et le pelvis. De plus, une pointe de flèche a été retrouvée entre les vertèbres du dos.

“L’analyse suggère que le corps a subi des blessures visant à humilier la dépouille, tout en laissant son visage intact afin qu’il demeure reconnaissable” détaille le docteur Jo Appleby, de l’école d’Archéologie et d’histoire Ancienne de Leicester, ayant participé à l’étude. “Nous savons que Richard III est mort à l’âge de 32 ans, et les textes racontent que son corps a été maltraité après la bataille. De plus, la description physique qui nous est parvenue par les documents et les textes correspond à celle de ce squelette” précise-t-il.

De plus, une datation du corps par le carbone 14 a révélé que le propriétaire de ces os avait vécu entre la seconde moitié du XVème siècle et le début du XVIème. Des dates compatibles avec la mort de Richard III en 1485. Mais ces premiers éléments ne constituaient qu’un premier indice. Pour prouver formellement l’identité du squelette, il était impératif de la confirmer par l’ADN.

 

Nouveau regard

Aussi, pour maximiser ses chances d’en découvrir, l’équipe a travaillé non pas sur l’ADN du noyau des cellules, mais sur celui des mitochondries. L’ADN du squelette retrouvé s’est révélé être identique à celui de Michael Ibsen, un fabricant de meubles d’origine canadienne installé à Londres et qui, selon des généalogistes, descend en ligne directe de la sœur de Richard III, Anne d’York, belle-sœur de Charles le Téméraire.

Cinq siècles après, Richard III revient sur le devant de la scène. Les scientifiques espèrent que cette découverte sera l’occasion de porter un nouveau regard sur ses deux ans de règne.

 

Source : egora.fr
Auteur : S. B.
Avec sciencesetavenir.com