Après plus de 30 ans de bons et loyaux services en tant que médecin des armées, le Dr Patrick Romary, jeune retraité de 52 ans, a décidé de poursuivre sa carrière de généraliste dans un désert médical. Après plus de 7 ans passés à l’hôpital du Val de Grace à Paris, il vient de s’installer dans un petit village de la Nièvre.

 

Il a l’enthousiasme d’un jeune diplômé ; il est pourtant retraité ! En tant que médecin des armées, le Dr Patrick Romary a décidé de faire valoir son droit à la retraite à l’âge de 52 ans. “J’aurais pu le faire dès 2003, il me fallait 25 ans d’ancienneté. J’ai choisi de rester un peu plus au Val de Grace” explique le praticien. Malgré un travail passionnant de médecin responsable de l’information médicale (DIM), dans le célèbre hôpital parisien et d’enrichissantes missions en Afrique, le Dr Romary a toujours eu comme projet de s’installer comme médecin de famille. C’est désormais chose faite.

 

Au service des patients

En décembre dernier, alors qu’il discute avec un confrère sur sa volonté de changer de voie, ce dernier lui parle d’un poste vacant à Chateauneuf-Val-de-Bargis, dans la Nièvre. Ni une, ni deux, celui qui était alors médecin militaire parisien décide de s’y rendre pour y jeter un coup d’œil. “Deux semaines plus tard, ma décision était prise” raconte le généraliste. “Désert médical ou non, ma volonté était surtout d’être au service des patients. A la base, je pensais plutôt au Antilles ou à Bayonne, mais finalement, pourquoi pas la Nièvre !” sourit-il.

Le nouveau médecin de Chateauneuf-Val-de-Bargis a donc pris ses fonctions le deux juillet dernier, pour le plus grand bonheur des patients, privés de généraliste depuis 18 mois. Un changement de vie radical qui l’enchante. “Je peux comprendre que l’installation dans les déserts médicaux soit compliquée lorsque l’on a des jeunes enfants. Les miens sont grands donc je n’ai pas cette inquiétude” confie-t-il. Quant à la découverte de la vie à la campagne, le praticien n’a pas vraiment eu le temps d’y goûter tant ses journées sont remplies. “Je me partage entre le cabinet médical et la clinique. Je travaille aussi dans un EHPAD. Je viens également d’accepter de voir les patients d’une maison de retraite” liste celui dont les journées commencent à 8h pour finir avant 21h.

 

Solidarité

Et son emploi du temps ne risque pas de s’alléger, car il y a encore des médecins qui partent. “Le rythme qui est déjà intense va encore monter en puissance” anticipe-t-il, d’autant que la période des vacances scolaires estivales n’est pas encore achevée. “Je continue encore à prendre des patients en médecin traitant, mais à un moment, je vais devoir refuser” glisse le praticien qui exclut “de faire de la médecine à la chaîne et de ne consacrer que quelques minutes par consultation à sa patientèle”.

Bien que la pause déjeuner soit un luxe qu’il n’a pas toujours l’occasion de s’accorder et qu’il consacre une partie de ses week-ends à revoir quelques dossiers et à la formation continue, le Dr Romary est aux anges. “Le boulot me plait vraiment ici. Les gens sont très accueillants. Il faut faire de la clinique, j’ai un rôle social, je fais de la gynéco, je vois les enfants et les nourrissons…” s’enthousiasme le médecin avant d’ajouter que “la masse de travail ne me fait pas peur. J’aime faire beaucoup de choses en même temps, surtout lorsque cela me passionne”.

Pour le généraliste, la clef du succès réside dans la “solidarité” avec les médecins des environs. “Nous nous entendons tous très bien, s’il y a un problème nous pouvons nous relayer. C’est le plus important” estime-t-il. Grace à son arrivée, le généraliste du village voisin a enfin pu prendre de “vraies vacances”, chose qu’il n’avait pas pu faire depuis 12 ans…  Quant au Dr Romary, il envisage de finir sa carrière dans la région.

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi