Le Dr Gérard Bapt a été réélu député sans interruption depuis 1997. Cet ancien cardiologue n’exerce plus depuis 10 ans. Mais la médecine ne lui manque pas : il s’est illustré à l’Assemblée nationale sur tous les fronts de la santé publique.

 

Egora.fr : Comment êtes-vous arrivé à la politique ?

Dr Gérard Bapt. Je suis d’une famille qui n’avait jamais été engagée politiquement, mais mon père avait été un grand résistant. Lorsque j’étais étudiant, il y a eu les événements de mai 1968 qui ont été un choc pour le tout jeune adolescent que j’étais. Tout cela a joué dans mon engagement.

 

Avoir été médecin représente-t-il un plus pour un député ?

Pour moi, oui. C’est déjà un atout pour traiter les problèmes de politique de santé, car j’ai une expérience à la fois hospitalière et libérale. Deuxièmement, cela me donne une qualité d’écoute lorsque je reçois  des personnes. Notamment après l’affaire du Médiator, certaines venaient me voir avec leur dossier médical sous le bras ! Lorsque j’interroge des gens, je peux me permettre de poser des questions sur des sujets personnels ou médicaux sans qu’ils soient dérangés.

 

Pourquoi avez-vous pris la décision d’arrêter l’exercice de la médecine ?

J’étais installé en libéral avec un associé. Nous n’étions donc que deux à assurer les gardes dans la clinique où était notre cabinet. Je n’ai plus pu assumer cette charge de travail.

 

Cela ne vous manque pas ?

Non, maintenant je fais tellement de santé publique que cela ne me manque pas. (Rires) En ce moment, je suis sur des dossiers de santé environnementale comme le bisphénol, les phtalates, les pesticides… Je me penche aussi…

[ pagebreak ] depuis plusieurs mois sur tout ce qui concerne l’e-santé et notamment le dossier médical personnel. Je suis aussi de près tous les dossiers concernant la pharmacovigilance, les médicaments et plus largement tout ce qui concerne la protection sociale, l’assurance maladie et l’accès aux soins…

 

Y-a-t-il des similitudes entre la profession de médecin et de politique ?

Non il n’y en a aucune. En revanche, lorsqu’on est médecin, on a une approche sans doute différente des individus.

 

Si vous étiez élu, quelle serait la première mesure que vous aimeriez voir votée ?

Juste après les réformes qui sont déjà engagées par la ministre Marisol Touraine concernant l’encadrement des dépassements d’honoraires, je pense qu’il faudrait mettre en place un contrat d’assurance maladie complémentaire, solidaire, suffisamment large pour favoriser l’accès aux soins des catégories moyennes basses, celles qui ont du mal à l’heure actuelle à supporter le faible niveau de remboursement de  l’assurance maladie. Il s’agirait d’un contrat de base responsable, général, pour lequel on mettrait le paquet en matière d’aide à l’acquisition d’une mutuelle.

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi