La présidente de l’Isnar Img Charline Boissy réfute les propositions ordinales de contrainte à l’installation imaginées pour améliorer l’accès aux soins. Elles lui rappellent de mauvais souvenirs, et seraient selon elle pires que le mal.

Egora.fr : que pensez-vous des propositions de l’Ordre national de médecins concernant les premières installations : obligation d’exercer cinq ans dans la région de ses études, même régime pour les remplaçants et les médecins “étrangers“,  dans l’optique d’améliorer l’accès aux soins ?

Charline Boissy : Je pense que c’est un des meilleurs moyens pour inciter les jeunes à ne pas s’installer en médecine libérale. La majorité des internes en médecine générale s’installent dans leur région d’origine, mais les régions, c’est grand, et s’il s’agit de les contraindre à un lieu d’exercice précis, ce sera le premier moyen pour les détourner vers la médecine salariée.

On observe actuellement les grandes campagnes de recrutement des jeunes médecins vers l’hôpital public ou l’hôpital privé qui pourraient bien séduire les internes attirés par  la médecine ambulatoire.

La contrainte, c’est le meilleur moyen d’être désincitatif, c’est complètement contre productif.  Nous avons fait connaître notre position, partagée par tous les internes et jeunes médecins, et ce depuis des années. 640-692 Dumps Je suis très surprise que le Cnom, qui n’était pas jusqu’alors sur cette ligne-là et qui connaît notre position, ait emprunté cette voie-là.  Les pays qui ont mis en place des mesures contraignantes en reviennent. Il y a une grosse crise de l’ambulatoire.

Pourtant, le conseil de l’Ordre est censé parler au nom de tous…

Et bien, il ne représente pas du tout la volonté des jeunes ni des futurs installés. 200-355 Dumps Nous n’avons absolument pas été consultés. Cette proposition va à l’encontre de nos souhaits. Elle représente un des meilleurs moyens de tuer l’exercice libéral et ambulatoire.

Le Cnom envisage la mise en place de mesures compensatoires…

Les seules mesures qui valent, c’est la mise en place d’un véritable service public alentours, comme pour les instituteurs qui sont fonctionnaires de l’Etat.  A partir du moment où on parle d’exercice libéral, il s’agit d’un exercice librement choisi.

Cela vous semble-t-il raisonnable de vouloir imposer ces dispositions aux jeunes ?

Il y a quelques années, des propositions similaires ont mis l’ensemble des internes dans la rue. Je ne suis pas sûre qu’ils réagiraient mieux à l’heure actuelle.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : C. L B et S.B.