A l’occasion du 200 000ème patient, les quatre maisons médicales de garde (MMG) de Lyon sont sous les feux des projecteurs. La mairie organise une campagne de communication destinée à mieux faire connaître aux malades cette alternative aux urgences.

 

D’ici le mois d’octobre prochain les panneaux publicitaires de Lyon clignoteront aux couleurs des maisons médicales de garde (MMG). En effet, la mairie de la ville organise une grande campagne de communication des MMG à l’occasion du 200 000ème patient. Pour Céline Faurie-Gauthier, conseillère municipale de Lyon, déléguée à la prévention santé, “l’objectif est de diminuer au maximum le recours aux urgences lorsque ce n’est pas nécessaire mais aussi de faire une piqûre de rappel aux lyonnais quant à la manière de se comporter lorsque l’on a un problème de santé en dehors des heures de cabinet”.

 

Tiers payant automatique

La conseillère municipale invite ainsi les lyonnais à appeler la régulation avant de se rendre en MMG. “Lorsque les patients appellent, le régulateur les aiguille sur la décision à prendre. Certains patients n’ont pas besoin de consultation, d’autres doivent se rendre directement aux urgences” explique le Dr Frédérique Grain, présidente des MMG de Lyon. D’autant qu’appeler la régulation comporte un autre atout. “Cela permet aux patients d’avoir le tiers payant automatiquement” note le Dr Grain.

Depuis 2004, quatre maisons médicales de gardes sont ouvertes les soirs, week-ends, ponts et jours fériés dans tous les coins de la ville. Lyon a ainsi été une des premières villes à se doter de MMG. Une initiative impulsée par la ville qui était alors préoccupée par le manque de médecins volontaires à la permanence des soins (PDS). Lyon a fortement investi dans la création de ces MMG, en partenariat avec l’Agence régionale de santé. Aujourd’hui la mairie se félicite de constater une augmentation de 66% des consultations entre 2004 et 2010.

 

Seuls 3 % des appels au 15 sont graves

Mais depuis 2008, le nombre de consultations des maisons médicales à tendance à stagner, tandis que les urgences sont toujours engorgées. Les médecins des MMG se sont rendus dans les services d’urgences pour les inviter à leur envoyer des patients, mais la situation reste figée. “C’est un peu compliqué. Avec la T2A, les urgences ont un budget qui dépend de leur fréquentation donc ils n’ont pas très envie de réorienter les patients. Ils ne le font que quand cela déborde vraiment” déplore Frédérique Grain. Car si le temps d’attente moyen aux urgences est en moyenne de 5 heures, il est très faible dans les MMG qui recensent de 1 à 10 patients par soirée. Le trésorier des maisons médicales de Lyon, le Dr Frédéric Roche, s’indigne : “Seuls 3 % des appels au 15 sont graves. Une bonne partie des 97 % restant devrait venir en maison médicale”. D’autant que pour le Dr Roche, “en MMG, on est mieux pris en charge. Les médecins généralistes ont de la bouteille, alors qu’aux urgences ont est soigné par des étudiants”. Les docteurs Grain et Roche s’accordent donc. Pour les patients apprennent à se rendre en maison médicale plutôt qu’aux urgences, “il faut parler plus souvent” d’eux.

Le Dr Grain est très heureuse de cette campagne de communication. Elle pense aussi que les médecins généralistes ont un rôle à jouer pour mieux faire connaître les MMG. “Il faudrait que les médecins parlent des maisons médicales de garde à leurs patients ou encore qu’ils laissent le numéro de la régulation sur leur répondeur” estime la généraliste.

 

Dans l’expectative

Médecins, pharmaciens, centre de santé ou mairies feront partie du plan de communication pensé par la ville. Dès le mois de juin, des affichettes seront distribuées afin d’être collées dans les salles d’attente. Les praticiens auront même des cartes de visites à distribuer aux patients avec le numéro de la régulation. “La mairie nous aide beaucoup avec cette opération mais on aimerait aussi qu’il y ait aussi une campagne de communication de la part de l’ARS. Elle pourrait nous citer sur les bordereaux de remboursement par exemple” juge Frédérique Caudin avant d’ajouter : “On demande un numéro de téléphone à quatre chiffres pour la régulation. On aimerait le 33 33 mais on ne l’a toujours pas. Cela serait beaucoup plus facile à retenir pour les patients”.

La praticienne se prend même à espérer “un numéro de téléphone unique au niveau national”. En attendant, elle aimerait déjà que d’autres MMG voient le jour dans les banlieues environnantes. “Pour le moment l’ARS nous dit qu’elle n’a pas le budget mais avec le changement de gouvernement, on est dans l’expectative, peut être que l’enveloppe va s’élargir”. La praticienne a raison d’y croire. La nouvelle ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, réaffirmait hier que “personne ne devra se trouver à plus de 30 minutes d’un service de soins permettant la prise en charge de l’urgence”.

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi