Faire sa thèse. Voila l’angoisse numéro 1 de la majorité des internes. Pour certaines, la situation est encore plus corsée. En plus de la thèse, du stage ou des remplacements à gérer… Il y a un bébé dont il faut s’occuper. Et pour ces mamans surbookées, rien de mieux que le réseau social Twitter pour se réconforter.

 

 

"Ce soir, après avoir récupéré Tétarde à 20h, avoir donné son bain, l’avoir couchée, avoir mangé, j’aurais du faire ma thèse. J’aurais dû", écrit avec une pointe de culpabilité DocMam sur Twitter. A 28 ans, elle est généraliste remplaçante à la campagne, maman d’une petite fille, future épouse de celui qu’elle surnomme "l’Ours", mais surtout thésarde. Une vie harassante qu’elle décrit avec humour sur le réseau social, avec "Tétarde" dans le rôle de sa fille. Et elle n’est pas la seule dans cette galère, largement relayée grâce à Twitter. Elles sont des dizaines à ainsi échanger leurs misères, bon plans et anecdotes. "Le fait de parler sur Twitter, ça me permet de me plaindre à quelqu’un d’autre qu’à mon compagnon ! Ca me décharge" confie DocMam.

 

Maison dépotoir

Car les journées sont longues pour ces supers mamans. "Le matin, je me lève en retard, je prépare ma fille en catastrophe, je la dépose chez la nounou plus tôt que prévu. Le soir je la récupère plus tard que prévu vers 20h30 ! La nounou fait des heures supplémentaires quasiment toutes les semaines. Puis on rentre, je lui donne un bain et je la couche. Ensuite je me prépare à manger et après il faudrait idéalement que je travaille ma thèse jusqu’à minuit".

Préparer sa thèse est une période difficile pour la futur médecin. Elle se sent coupable de ne pas assez avancer sur son projet mais aussi de ne pas suffisamment voir sa fille. "Je ne bosse pas cet après midi. J’ai envie de jouer, au soleil, avec ma fille. Sauf que je dois écrire ma thèse. Mais ma maison est un dépotoir" écrit-elle. Des posts comparables à ceux de DocGamelle qui confesse : "Je suis fatiguée, je suis stressée, j’ai le moral dans les chaussettes, tout me fait flipper".

DocGamelle est maman d’un petit garçon et enceinte du deuxième. "Le but du jeu est d’avoir fini la thèse avant l’arrivée du deuxième !" sourit-elle. Et bien qu’elle ait arrêté les longs remplacements pour ne se concentrer sur son travail universitaire, l’envie d’écrire n’est pas toujours au rendez-vous. On peut ainsi lire sur son mur : "Bonjour à tous ! Aujourd’hui, j’suis en forme et motivée pour thèser. Mais bon, pas tout de suite quand même !".

 

A cran

L’ampleur du travail nécessité par la la thèse est une surprise pour toutes ces jeunes mamans connectées. Rilooy y travaille depuis déjà un an et demi. "J’avais décidé de commencer enceinte mais c’est beaucoup plus long que ce que je pensais" regrette-t-elle. C’est un mail ultimatum de son directeur de thèse qui l’a poussée à s’y remettre. Car elle admet que "le bébé est un gros facteur de retard, il a un an mais il ne fait pas encore ses nuit", soupire-t-elle avant d’ajouter : "Gélule, je ne sais pas comment elle fait. Elle arrive à gérer thèse, bébé et internat sans problèmes".

Gélule est un peu une star de Twitter. Près de 2 000 personnes suivent ses propos sur le réseau. Et ils sont nombreux à venir la féliciter car elle vient tout juste de terminer sa thèse. Alors quel est le secret de cette jeune maman de 29 ans ? "Ma grande chance dans la vie c’est d’avoir un mari qui n’est pas médecin et qui n’a pas un emploi du temps surbooké comme moi. Du coup il gère plein de choses à côté" explique-t-elle. Ce qui ne l’a pas empêché de s’épancher sur Twitter ! "J’ai saoulé tout le monde avec ma thèse", plaisante Gélule, qui postait encore il y a quelques jours : "Je pense que cette gfdvnfse de thèse va me faire faire une insuffisance surrénale aiguë à force de décharger de l’adrénaline".

A cran, épuisées, toutes ces mamans sont des amies voire des confidentes virtuelles. Grâce à Twitter, elles s’épaulent lors de leurs moments de faiblesses. Une période difficile à gérer qui sera bientôt terminée. Elles en auront bavé mais le programme d’après thèse est déjà chargé. "Une fois qu’elle sera passée je vais accoucher", s’amuse DoGamelle. Alors vite, il faut se dépêcher, le temps est compté !

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi