La tentation démographique

La démographie médicale est un chiffon rouge que beaucoup agitent devant ceux qui ont en charge la continuité territoriale sanitaire. Ces responsables, ministres, députés, maires, s’affolent d’autant plus que leurs administrés en écho claironnent leur désarroi. Les oiseaux de mauvais augure de la profession en rajoutent une couche en dénigrant à longueur de complaintes le métier pour lequel ils souhaitent motiver les carabins. Paradoxe ou politique du pire. Quelques rapports viennent désavouer les cris d’alarme des corbeaux de la profession. 95% de la population française se situe à moins de 15 minutes d’un professionnel de santé et moins d’1% de la population vivant dans des zones montagneuses et rurales isolées est à plus de 15 minutes de trajet d’un médecin généraliste. Le rapport de l’Ordre National montre une reprise de l’installation des jeunes médecins, à mettre en opposition avec le départ prématuré des médecins de la cinquantaine. Le pisse-froid anti-libéral voit tous ses arguments tomber à l’eau. Le problème est de maintenir l’attractivité du métier pour ceux qui l’exercent depuis tellement longtemps qu’ils en attendent encore les avancées. Ils ont fait leur job avec application, améliorant la santé de la population. Remerciés par le coup de pied de l’âne, ils préfèrent aller à la pêche aux emplois salariés. C’est donc bien l’exercice actuel qu’il faut améliorer plutôt que de le chambouler pour une organisation future non encore en gestation.

Virulix

L’acte manqué des étudiants.

Les étudiants, internes et chefs de clinique sont invités permanents du conseil confédéral de la CSMF. Toujours prêts à porter leur parole et leur revendication, on attendait les carabins de la médecine générale lors de la dernière réunion de ce conseil, le samedi 18 juin. Seuls les internes de spécialité de l’ISNIH ont répondu à cette invitation. Nous étions friands de la réflexion des futurs généralistes. Elle est restée lettre morte. Car ils ne sont pas venus. Peut être écoutant la voix de leur maître. Dommage. Car c’est dans les lieux de dialogue que peuvent se construire les axes d’évolution avant d’aller à la négociation. Encore une occasion perdue pour les internes de spécialité en médecine générale d’affirmer leur neutralité syndicale.

 

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Ordonnances : restera-t-il de la place pour la prescription ?

Sur l’ordonnance, nom et adresse du médecin doivent naturellement figurer, avec les horaires et les directives à suivre en cas d’urgence. N’oublions pas l’appartenance à une association de gestion agréée. Et rajoutons une bonne place pour le code barre du RPPS. Si on nous demande de préciser la raison de la prescription et le in ou out AMM, il ne restera plus beaucoup de place pour la prescription. Ce qui ravira le financier. Et désespéra le savetier.

Nouvelle danse de l’été : convention si, convention no.

Tel le mambo ou le tango, un pas en arrière, un pas en avant, où va la négociation conventionnelle ? La phase des négociations à l’arraché s’engage avec une caisse d’assurance maladie toujours âpre au gain sur le dos des médecins libéraux. Elle est refroidie par les demandes revendicatives de certains syndicats bien au-delà des possibilités contributives du pays. Elle n’est guère enthousiaste pour nos revendications car elle aime laisser trainer les discussions, chaque jour qui passe entraînant des économies. Attention, plus on avance dans le temps et plus l’horizon politique s’obscurcit. Finir l’été sans convention serait dramatique pour l’avenir de la médecine libérale. Là est la responsabilité de ceux qui auront la possibilité de dire stop ou encore.