On connaît l’engagement de la Mutualité française vis-à-vis des dépassements d’honoraires qu’elle combat avec virulence depuis l’avènement de la convention 1980, créant le secteur 2. On connaît aussi sa bagarre contre le secteur privé à l’hôpital public. Invité hier jeudi par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), Etienne Caniard, le président de la Fnmf, n’a pas failli à la réputation mutualiste en prenant pour cible les dépassements d’honoraires à l’hôpital public « que seuls des contrats haut de gamme couvrent bien », rapporte le Figaro. Or du fait de la crise, les entreprises auraient plutôt tendance à baisser le niveau de couverture offert par les  complémentaires couvrant  leurs employés. 

«Les dépassements à l’hôpital deviennent un sujet majeur, moins en nombre de praticiens qu’en montant, et parce qu’ils servent de coupe file. C’est inadmissible, il faut arrêter ce dérapage, sinon les problèmes d’accès aux soins se multiplieront », a fait valoir le patron de la Fédération nationale de la mutualité française (Fnmf).

Et pour une fois,  l’Umespe (médecins spécialistes de la Confédération des syndicats médicaux français) applaudit à l’accusation mutualiste. Reprenant, comme le Figaro,  un article du Parisien qui avait pointé du doigt, l’an passé, les montants extraordinaires atteints par les  dépassements de certaines vedettes de l’AP-HP « souvent censeurs » comme le chirurgien Bernard Debré (280 000 euros d’honoraires en 2008), urologue et député de Paris, auteur avec le Pr. Even d’un rapport au vitriol sur le Mediator. Ou le psychiatre Bernard Granger, leader du mouvement de défense de l’hôpital public (126 000 euros), l’Umespe interpelle la Fédération hospitalière de France (FHF) sur son inaction face à cette situation. « La FHF est prompte à attaquer la médecine libérale et les cliniques, mais ne fait rien face à cette situation connue de puis de très nombreuses années », s’indigne le syndicat.  Il rappelle sa ligne de conduite : la mise en place d’un secteur optionnel ouvert à tous sur la base du volontariat, « basé sur la démonstration de la démarche qualité avec des compléments d’honoraires solvabilisés par les assurance complémentaires pour réduire le reste à charge des patients ».

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : C. L. B.