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L’Ordre infirmier au sommet d’une crise financière et politique

La réduction de 75 à 30 euros de la cotisation à l’Ordre national des infirmiers pour les salariés – annoncée fin mars – ne suffira sans doute pas à préserver l’instance de régulation et de contrôle de la profession, au bord de la faillite. Créée il y a moins de cinq ans, par la loi du 21 décembre 2006, la structure est massivement rejetée par la profession : moins de 10 % des infirmiers salariés ou libéraux sont à jour de leur cotisation etles organisations syndicales représentatives contestent sa légitimité, estimant que le droit de la fonction publique hospitalière offre des garanties d’encadrement de la profession suffisantes. Outre une remise en question politique, la situation financière est des plus inquiétantes.

Interrogée par les Echos, la présidente Dominique Le Bœuf a ainsi indiqué que le risque de cessation de paiement était tout proche pour cette structure qui emploie 140 personnes. L’Ordre affiche en effet un déficit cumulé de 10 millions d’euros, qui chaque mois se creuse de 600 000 euros. Et ce, malgré des « coupes sombres » effectuées dans le budget (arrêt des recrutements, suppression de l’envoi papier du bulletin de l’Ordre, réduction des indemnités des conseillers régionaux…etc.).

La secrétaire d’Etat à la Santé, Nora Berra, a pour sa part affiché une froide distance avec les responsables de l’Ordre. Répondant au député Etienne Blanc (UMP), le 30 mars, elle avait souligné que l’Ordre n’avait « pas réussi à convaincre les infirmiers de son utilité », en rappelant l’existence du Haut Conseil des professions paramédicales et des Unions régionales des professionnels de santé (Urps). Quant à la décision de la baisse de cotisation, elle laisse dubitative le gouvernement. « Si cette avancée, partielle, peu étayée et surtout bien tardive, ne parvient pas à convaincre la majorité des infirmiers, alors il nous faudra envisager le principe d’une adhésion facultative pour tous les infirmiers », avait avancé Nora Berra, quand le parlementaire Etienne Blanc espérait une intervention de l’Etat, pour renforcer notamment le recouvrement des cotisations.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : G. D. L.