La première réunion de négociations conventionnelles, qui s’est tenue hier matin à la Caisse nationale d’assurance maladie, a déjà suscité quelques commentaires aigris. Au cœur du sujet : l’intrusion inattendue des futurs et jeunes médecins de l’Isnar IMG, de ReaGir et de l’Anemf, qui ont fait le forcing pour assister aux débats. A la demande insistante de la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) et du Syndicat des médecins libéraux (SML), ils ont été priés par le directeur, Frédéric Van Roekeghem,  de quitter la salle où leurs délégations s’étaient invitées.

 « L’efficience du système de santé de demain n’est concevable que si toute réforme est le fruit d’une réflexion entre les médecins en exercice et ceux qui le seront à court et moyen termes » écrivent les jeunes médecins dans un communiqué commun.   « Uneconvention envisagée comme réponse aux inégalités d’accès aux soins ne nous semble pas pertinente si elle n’est pas élaborée en présence des jeunes professionnels.  Pourtant, deux des cinq syndicats présents se sont fermement positionnés contre notre présence, nous obligeant ainsi à quitter la réunion » regrettent-ils unanimement. Les trois structures d’internes et jeunes médecins demandent que les négociations se poursuivent « dans la transparence ». Hier, le directeur de la Cnam semblait considérer pour acquis, le principe de rencontres bi-latérales entre ces syndicats de praticiens non installés et l’Uncam (Union national des caisses d’assurance maladie). 

Montré du doigt, l’Umespe – branche spécialiste de la Csmf – justifie l’attitude de sa centrale par le fait qu’une négociation conventionnelle entre syndicats représentatifs, cela ne fonctionne pas selon « la méthode anarchique et inefficace des Etats Généraux ». Ensuite, les élections professionnelles ont parlé, rappelle-t-il en substance. Et elles ont donné «  une place prépondérante » à la Csmf à l’Umespe et à l’Unof (médecins de famille) ainsi qu’à leur allié le SML, pour négocier une nouvelle convention « autour de ce axe » précise le syndicat.

Or, ces élections n’ont pas pansé les plaies ouvertes durant la campagne, loin s’en faut.

Nouveau venu dans le jeu des parties signataires avec tambours et trompettes, le Bloc qui représente les praticiens à plateaux techniques lourds, s’est « indigné que le rôle de simples observateurs des négociations » ait été refusé par le SML et la Csmf aux différents syndicats de jeunes médecins. Alliée du Bloc, durant la campagne électorale, la branche généraliste de la FMF se positionne sur la même ligne.

« Internes et chefs de cliniques dormez tranquilles la CSMfL veille sur votre avenir.

Pour ceux qui rentraient en FAC en 2005 il y avait encore 14 médecins diplômés sur 100 qui s’installaient en libéral. La CSMfL a signé cette  convention tellement attractive qu’en 6 ans ils ne sont plus que 9, se désole le Dr Hamon, le président de la FMF-G. Pour améliorer son score la CSMfL ne veut pas de témoins !!! » conclut-il.

Au part cela ? Le Bloc critique « la négociation marathon imposée par le directeur », alors même que la proposition de loi Fourcade est en cours de discussion au Parlement. L’Umespe « rejette le calendrier et la méthode employée » alors que les contentieux liés à la convention 2005 ne sont pas soldés. N’acceptant de négocier que sur la base d’une convention unique, le syndicat anticipe un échec des négociations  qui ne pourrait être mis qu’« au débit des caisses d’assurance maladie et ensuite du gouvernement qui, pendant quatre ans, ont oublié la médecine libérale » rappelle-t-il. Le SML se réjouit que le sort des MEP (médecins à exercice particulier), fasse l’objet, pour la première fois, d’un groupe de travail spécifique. Et MG France continue à demander un plan Marshall pour la médecine générale.

Prochain rendez-vous, jeudi 14 avril. Au programme : démographie médicale et efficience de la prise en charge des patients.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne