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Virulix n°30

Les nettoyeurs de la médecine libérale

Après l’article du Professeur Camilleri paru dans le Monde, un débat s’est installé sur la toile avec une réponse pertinente du tact au tact du Docteur Dupagne.

On peut résumer les propos du Cher Professeur en un seul mot et quelques idées fortes : coercition pour l’exercice libéral ; obliger les jeunes généralistes (eux seuls, ils ont besoin des petites mains spécialistes dans leur service) à un exercice de quelques années à la campagne après leur internat ; contraindre les médecins des zones pléthoriques à exercer dans des zones actuellement en difficulté ; déclarer ses vacances et tutti quanti …

Il est toujours agréable de voir ceux sur qui n’a pesé aucune contrainte, donner des leçons à ceux qui croulent sous le travail et à qui on ne donne pas les moyens d’améliorer leur exercice. Eux, tout au long de leur exercice, ont eu à leur service des externes, des internes, des infirmières, des secrétaires, payés par autrui, leur permettant souvent de dégager du temps pour cultiver leur secteur privé. Au moins qu’ils se taisent ! Des idées, Virulix en a aussi en magasin : une journée par semaine pour ces grands patrons dans un hôpital local ravirait le cœur des patients et rassurerait les généralistes, des déclarations de présence afin que les libéraux puissent les joindre sans difficulté pour échanger sur un patient, l’accès direct aux services de spécialités sans avoir à passer systématiquement par les Urgences, etc. Au lieu de cela, on met en place un système de télémédecine avec télédiagnostic à distance afin que ces messieurs n’aillent pas salir leur savoir au contact de la réalité que les généralistes côtoient quoti­diennement. Certes, les opinions de quelques-uns ne font pas celles de tous les professeurs.

En côtoyant dans de multiples réunions des médecins en responsabilité qui ont quitté très tôt l’exercice quotidien, mais qui abondent d’idées sur notre devenir, on se rend compte que l’esprit de corps est remplacé par la fidélité à leurs structures, qui ne peuvent pas voir en peinture notre exercice libéral. Leur seul but est la destruction du réseau des médecins généralistes libéraux pour les supplanter par des officiers de santé. Il faudrait peut-être qu’ils aient le courage d’avertir les patients de cette révolution. Cela ferait un excellent article de leur part dans la presse.

Virulix. 

Démographie

Contrainte pour les uns, absentéisme pour les autres.

 

Beaucoup d’édiles pensent que de faire déclarer les absences va
permettre de régler les problèmes de démographie et de continuité des soins. Certains députés sont prêts à poursuivre ce combat en avril à l’Assemblée lors de la loi Fourcade.
Ne s’appliquant pas ces mesures à eux-mêmes, ils rêvent de médecins libéraux avec le petit doigt sur la couture du pantalon, au garde à vous. Si nous avons choisi le secteur libéral c’est pour, dans le cadre déontologique, avoir une certaine liberté. Si, depuis plusieurs années, les médecins se sont associés c’est pour organiser cette liberté. Ils n’ont pas l’impression que cette discipline qu’ils s’imposent se retrouve dans l’hémicycle.

A l’occasion du premier anniversaire des Agences régionales de santé, MG France assure le service-après vente en signant un texte dans la brochure officielle du ministère.

PDS : les ARS en première ligne, la DGOS joue la montre …

On attend toujours le décret qui doit donner les grandes lignes de la permanence des soins, géré par les Agences Régionales de Santé, et commandé nationalement par la Direction de l’Offre de Soins. Ce décret devait acter les rémunérations planchers, qui commençaient pour la régulation à 70 € et à 150 € pour les
astreintes. Une bonne idée avait été avancée : comme la rémunération n’était plus calculée en nombre de C (qui, s’il n’augmente pas fréquemment, augmente quand même à la différence des forfaits qui ont une fâcheuse tendance à rester
bloqués à leur niveau d’origine), il était question d’indexer lesdits
forfaits sur l’objectif annuel des dépenses (prévu à +2,7% l’an
prochain). Las ! Cette mesure, qui donnait une dynamique, a dû se perdre du côté de Bercy qui a sûrement mis le holà sur cette
indexation trop dispendieuse pour des médecins qui travaillent, sortent la nuit, régulent quand les fonctionnaires de l’administration du budget et des finances roupillent. La société égalitaire progresse. Avec tous ces blocages imbéciles, les
médecins aussi ne vont pas tarder à aller goûter un repos bien mérité.

Télétransmission : marre d’être les opérateurs de saisie de la Sécu à l’oeil !

Il faudrait que la Sécu se rende compte de ce que coûte pour
chaque médecin l’équipement, la maintenance, le temps de saisie des différents outils, en plus de la télétransmission. Faire un arrêt de travail sur internet prend quatre à cinq fois plus de temps que le même en papier. Vous parlez d’une simplification ! Le temps des médecins est précieux et a un coût.
Sinon, on peut aussi arrêter tout ce binz !