La Mutualité Française, qui fédère 600 mutuelles santé, a déposé plainte vendredi dernier contre les laboratoires Servier. Cette plainte, « pour escroquerie et tromperie aggravée », a pour objet la commercialisation du Médiator, est motivée par trois raisons : « la défense des intérêts des adhérents mutualistes, à savoir 38 millions de Français protégés par une mutuelle de la Mutualité Française, la possibilité pour la Mutualité d’accéder à toutes les pièces du dossier, d’en tirer les enseignements et de faire des propositions pour qu’un tel drame ne se reproduise pas et le préjudice financier du remboursement du Médiator par les mutuelles. »

Pour Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française, le dépôt de cette plainte illustre la volonté d’être aux côtés des mutualistes dans cette affaire et de participer activement à la refonte du circuit du médicament. La Mutualité va prochainement présenter des propositions en matière d’autorisation de mise sur le marché, de pharmacovigilance, d’évaluation des médicaments et sur la place des différents acteurs.

Les auditions se poursuivent au Parlement, avec la mission d’information sur le Mediator et la pharmacovigilance qui recevra jeudi le Pr Jean-François Bergmann, premier vice-président de la commission d’autorisation de mise sur le marché, Arielle North, ancien membre de la direction de l’évaluation du médicament de l’Afssaps, chargée des affaires réglementaires, le Pr Jean-Michel Alexandre, ancien directeur de l’évaluation de l’Afssaps et ancien consultant des laboratoires Servier, Jean Marimbert, ancien directeur général de l’Afssaps, Fabienne Bartoli, directrice par interim et le Pr Philippe Lechat, directeur de l’évaluation des médicaments à l’Afssaps.