Basé sur l’étude  des revenus d’environ 20 000 médecins généralistes, un recensement effectué  l’Unasa (Union nationale des associations agréés) démontre que les revenus des médecins généralistes ont baissé de 0,6 % en 2009, pour s’établir en moyenne à 73 800 euros (bénéfice net sans les charges).  « Cette érosion, après une progression constante ces dernières années, est le résultat du gel tarifaire et conventionnel imposé depuis 2007 par le gouvernement », vitupère la Confédération des syndicats médicaux français, mettant en avant le blocage du C à 23 euros promis depuis près de trois ans. 

Le syndicat voit dans ce constat, « l’urgence de sortir des discours lénifiants sur la médecine générale pour passer à l’action », l’euro du 1er janvier prochain, ne permettant pas d’atteindre une revalorisation suffisante. « Cette baisse de revenus, intolérable alors que les tâches du généraliste ne cessent de s’alourdir et qu’on leur demande toujours plus, et qui frappe par ailleurs l’ensemble des spécialités cliniques, illustre l’absence totale d’investissement sur la médecine libérale depuis 2007 », insiste la Confédération.

Elle demande l’ouverture urgence des négociations conventionnelles  avec une modernisation de la rémunération « plus que jamais indispensable, reposant sur un effort d’investissement incontournable. »

Pour sa part, l’Unof (branche des médecins de famille de la Csmf), vient de faire un certain nombre de propositions destinées à répondre aux annonces du gouvernement (négociations en vue d’une rémunération en trois paliers : paiement à l’acte, forfaits, rémunération liée à la réussite d’objectifs d’efficience ou de santé publique fixés).

Le syndicat du Dr Combier demande que les négociations conventionnelles tiennent compte du rapport Hubert, de la réalité économique des cabinets de médecine générale, et des résultats de la maîtrise médicalisée, la caisse elle-même ayant fait des constats sur la responsabilité des prescriptions hospitalières dans la dépense pharmaceutique.

Pour le maintien d’une médecine générale de qualité, l’Unof demande une rémunération à l’acte « qui corresponde au contenu de la consultation et à la complexité des prises en charge ». Cette rémunération devra également prendre en charge la prévention primaire et secondaire, les dépistages et les interventions nécessaires hors de la présence du patient ou sur l’ensemble de la patientèle. Il s’agirait d’un nouveau Capi « totalement refondu par rapport au précédent, et permettant une approche de paiement à la performance authentique ».

Enfin, il faudra également tenir compte de la réalité et de l’évolution du coût de la pratique, afin de pouvoir financer structure administrative et plateau technique pour le patient.

L’Unof, qui a travaillé sur ce sujet avec son homologue spécialiste de l’Umespe, souhaite également que dans le cadre de rémunérations complémentaires, soit mis en place une rémunération prenant en compte « l’investissement dans une patientèle et la sédentarisation du médecin », afin de proposer aux jeunes confrères un plan de carrière clair et une « visibilité identique à celle de l’hôpital public ».