«  Je n’ai eu de cesse tout au long de ma vie politique de cultiver l’ascèse de l’adieu que m’a donné en héritage mon père (…) Je quitte un ministère doté d’une personnalité riche et puissante ». C’est une Roselyne Bachelot émue et longuement applaudie par les membres de son cabinet venus saluer son départ qui a transmis le flambeau de son ministère à celui qui l’avait quitté en mars 2007. Avec plus de trois ans passés avenue Duquesne, Roselyne Bachelot est l’une des plus résistantes ministres en charge de ce portefeuille. Ce que son successeur, Xavier Bertrand, n’a manqué de souligner (« un record de longévité ») en rendant hommage à une femme qui tient « une place à part » dans le monde politique français.

Roselyne Bachelot a dressé le bilan de son action, au premier rang de laquelle figure le vote de la loi Hpst ( Hôpital, patients, santé, territoires) qui « constitue la plus grande réforme de notre système de santé depuis les grandes décisions du général de Gaulle en 1968 », une rénovation qui s’est faite « sans un seul jour de grève »,  a souligné la nouvelle ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, alors que « c’est traditionnellement le ministère le plus manifesté de la République ».  Elle a par ailleurs mis en avant la création des agences régionales de santé (ARS), la réforme de la formation, avec le processus LMD, le renforcement de l’attractivité de la médecine de proximité, les nombreux plans de santé publique (obésité, VIH, maladies rares…etc ) et la loi de bioéthique.

« J’ai également tenu l’Ondam pour la 1ère fois depuis 1997, c’est un mini exploit ! », appuyait-elle. La ministre a tenté de relativiser le désamour dont elle faisait l’objet depuis plusieurs mois de la part des médecins, évoquant les communiqués « outranciers » de certains syndicats. « On peut se demander si on est victimes d’un lynchage, et je me suis fait apporter les communiqués qui avaient été rédigés pour mes prédécesseurs qui étaient exactement les mêmes ».

Sous la houlette de l’ancien secrétaire général de l’UMP,  c’est désormais Nora Berra, secrétaire d’Etat,  qui sera à la manœuvre sur les questions de santé. « Nous allons piloter ensemble les Agences régionales de santé car ce sont en quelque sorte mes bébés et je ne les abandonnerai pas », a indiqué Roselyne Bachelot, en appelant à prendre des décisions difficiles (fermeture de blocs chirurgicaux, de maternités, maîtrise du déficit des hôpitaux) et à poursuivre « la voie du courage ».  Xavier Bertrand retrouve des dossiers qu’il connait bien. « La reforme de l’hôpital était attendue et indispensable, elle doit être conduite jusqu’à son terme. Mais la médecine de proximité a besoin d’attention il faut moderniser, simplifier, faciliter la vie des professionnels », a-t-il déclaré. Son objectif : « la fin de cette décennie,  donner envie aux professionnels de santé quels qu’ils soient de s’engager dans ce monde de la santé et dire à nos concitoyens que nous continuons à bénéficier du meilleur système de santé au monde ».