Inspiré des propositions de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), le plan d’économies de 2,5 milliards d’euros sur la sécurité sociale, que le gouvernement envisage d’instaurer dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (Plfss) continue de faire de très grosses vagues (http://www.egora.fr/node/116682) . Ceci alors même que Roselyne Bachelot a déclaré qu’il ne s’agissait que de « pistes de travail ».
 Après les associations de patients et les syndicats médicaux, voici les mutuelles qui montent au créneau, en brandissant la menace d’une augmentation de 8 à 10 % du montant de leurs cotisations, si les intentions du gouvernement restaient en l’état. Plusieurs mesures de réductions de remboursement sont en effet envisagées. Certaines prestations pour certains malades en ALD, ne seraient plus prises automatiquement en charge, les frais de transport en ambulance seraient révisés à la baisse. Par ailleurs, le ticket modérateur serait augmenté de 0,5 points tandis que le taux de prise en charge des médicaments à vignette bleue, serait abaissé à 30 % contre 35 % aujourd’hui. On met en avant, dans les rangs de la majorité, l’aspect « sans douleur » de ces déremboursements pour les patients, dans la mesure où ils seraient compensés par un effort supplémentaire fourni par les mutuelles et assurances privées.
Une analyse qui ne correspond pas du tout à celle que ces dernières font de la situation. Ce matin sur RTL, Jean-Pierre Davant, le président de la Mutualité française, – qui appelle à une réforme complète du mode de financement de l’assurance maladie – a au contraire expliqué que ces déremboursements allaient entraîner une « augmentation mécanique » du coût des cotisations pouvant avoisiner les 10 %. Et Fabrice Henry, d’ajouter dans Les Echos : « La coupe est plus que pleine (…) les mesures envisagées constituent un signal plus que négatif  pour les complémentaires et leurs adhérents ». « Nombre de français ne pourront plus payer une cotisation aussi élevée », prédit-on à la Mutualité, tandis que la mutuelle étudiante Lmde, redoute une aggravation du renoncement aux soins qui touche déjà un jeune sur quatre.
Pour rappel, le monde de l’assurance doit être prochainement mis à contribution, dans le cadre de la prochaine loi de Finances, par le biais d’une taxe de 3,5 % touchant l’assurance vie, mais aussi les contrats d’assurance complémentaire santé, « solidaires et responsables ».