Pour la saison de vaccination contre la grippe saisonnière 2010-2011, le Haut conseil de la santé publique, saisi par le directeur général de la santé, a rendu son avis en février dernier.  
Deux catégories de vaccins contre la grippe seront disponibles en France :
•    Des vaccins trivalents vis-à-vis de la grippe saisonnière, puisque, pour
la saison 2010-2011, l’OMS a recommandé que la souche H1N1 2009
pandémique soit incluse dans la composition des vaccins contre la grippe de
l’hémisphère Nord et de l’hémisphère Sud.
•    Des vaccins monovalents contre la grippe A(H1N1)2009, principalement avec adjuvants.

Et qu’est-il prévu pour les médecins généralistes, qui vont se trouver en première ligne, comme toujours, pour informer et rassurer la population ? Rien pour eux. Pas d’information particulière sur cette nouveauté, pas de formation pour les aider à élaborer un discours rassurant alors que les patients ont tous présents en mémoire, l’échec patent de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1. Et la montée en puissance des lobbies anti-vaccination qui avaient pignon sur rue sur internet.

Bis repetita ? On se souvient de la série de maladresses, omissions, erreurs de jugement pour ne pas dire plus qui avaient émaillé l’élaboration de la campagne de vaccination contre la grippe A, centralisée et militaire, où les médecins de proximité ont été laissés de côté, tout juste bons à être réquisitionnés au cas où. Le recentrage final vers la médecine de famille, trop tardif, évidemment, n’aura pas suffi à faire oublier les insuffisances de cette organisation étatique, fautive et critiquée avec une grande force tout au long de la campagne, par les syndicats de médecins libéraux, Csmf et Unof en tête qui avaient tous une solution alternative et efficace à proposer au ministère.

On comprend dès lors l’indignation de la Csmf et de l’Unof, à entendre, selon des propos rapportés par l’agence APM, la ministre de la Santé, interrogée par la commission d’enquête parlementaire sur le déroulement de la campagne de vaccination et le rôle qu’y a tenu l’industrie pharmaceutique, employer le terme de « sabotage » pour qualifier l’attitude des syndicats médicaux durant cette période. La ministre a depuis, démenti avoir tenu de tels propos, mais le mal était fait. Après tout, on ne prête qu’aux riches… Si ces propos avaient été confirmés, la Csmf promettait une belle joute oratoire aux dépens du ministère. On la croit sur parole.