Passer au contenu principal

Maisons de santé : Annie Podeur plaide pour une « irrigation progressive »

La directrice générale de l´offre de soins (Dgos), Annie Podeur, croit à « l´irrigation progressive » pour le développement des maisons de santé pluridisciplinaires et des coopérations interprofessionnelles. Dans un entretien accordé cette semaine à la revue Le Concours médical (Groupe GMSanté), elle se veut rassurante concernant le futur volet ambulatoire des schémas régionaux d´organisation des soins (Sros) et rappelle que celui-ci « n´est pas un document de planification opposable ».

Le Sros, indique Annie Podeur, « devra identifier des lieux d´implantation potentiels » pour les maisons de santé – les maisons médicales de garde et les secteurs de garde constituant « peut-être le bon point d´accroche » – mais il n´y aura aucune obligation pour les professionnels de les rejoindre. « Il convient de travailler sur des polarités plutôt que de s´enfermer dans des territoires qui constitueraient des frontières contraires à la liberté d´installation et au libre choix du patient », déclare-t-elle dans la publication quinzomadaire. S´agissant de la diversification des modes de rémunération, Annie Podeur indique que l´Etat et l´assurance maladie iront dans ce domaine « plus vite que les expérimentations », les syndicats de médecins libéraux acceptant tous désormais ce principe de la forfaitisation pour certaines activités de coordination et de prévention.

Alors que le Président de la République s´est engagé à la création de 250 maisons de santé pluridisciplinaires d´ici trois ans, l´objectif actuel est de « trouver rapidement les conditions de leur équilibre sur le plan économique ». L´ancienne directrice de l´agence régionale de l´hospitalisation (ARH) Bretagne puis directrice de l´hospitalisation et de l´organisation des soins (Dhos) précise que pour les coopérations interprofessionnelles, l´option retenue est pour le moment celle de l´initiative locale. Quant à la télémédecine, la priorité de la direction générale de l´offre de soins est de voir paraître au Journal officiel (de toute façon avant le 21 juillet, date anniversaire de la loi Hôpital, santé, patients, territoires) le décret précisant les conditions de rémunération des actes de télémédecine. La téléradiologie sera encouragée afin notamment de faciliter le déploiement du plan AVC ; la télésurveillance sera renforcée pour le diabète et les insuffisances rénale et cardiaque et des téléconsultations seront mises en place dans les établissements pénitentiaires. La télémédecine vise à « la démultiplication et à la meilleure utilisation de la ressource médicale », indique Annie Podeur, dont l´ambition avouée est de « changer l´image de l´administration qui ne doit plus être vue comme étatique et opposée à l´exercice libéral ».