Alors que le passage du tarif de la consultation des médecins généralistes de 22 à 23 euros au 1er janvier 2011 coûtera 260 millions d´euros par an à l´assurance maladie, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé, le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) déplore la méthode employée, qui ne va pas permettre, dit-il, de séduire les médecins pour s´installer dans les zones sous-denses.

« En compensation de cette hausse, aucune garantie de meilleure répartition de leur offre ne leur a été demandée », remarque le représentant des associations de patients. Qui en profite pour faire l´addition : « En 2009, on vient de prendre dans la poche des patients hospitalisés 2 euros d´augmentation du forfait hospitalier, soit 160 millions d´euros. Ajoutons à cela qu´on prend aussi dans la poche des patients 145 millions d´euros au titre des nouvelles baisses de remboursement de médicaments, qui plus est en ciblant maintenant des médicaments indispensables à beaucoup de personnes ».

Le Ciss estime que la politique employée mène vers un « zonage de l´offre » médicale, les Français habitant à la campagne ou dans certaines banlieues se voyant doter à terme d´un poste de télémédecine, « avec une infirmière ou un officier de santé pour les plus méritants ».

Tout en rappelant qu´il n´est pas opposé à « la juste rémunération des médecins », le collectif, présidé par Christian Saout, fait valoir que la santé ne doit pas échapper au principe d´égalité d´accès aux soins. Il appelle à mettre en œuvre une politique qui impose des règles garantissant la répartition équitable de l´offre médicale et qui offre une diversification des rémunérations entre paiement à l´acte, forfait et paiement à la performance.