Depuis ce matin, les patients du Dr Michel Chassang payent 23 euros à l´issue de sa consultation dans son cabinet d´Aurillac (Cantal). Le président de la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) donne l´exemple. « Cela ne pose aucun problème aux patients, aucun ne m´a fait une réflexion », assure-t-il, confiant dans le suivi du mouvement de protestation tarifaire par les médecins libéraux.

La Csmf appelle tous les médecins généralistes à appliquer la consultation au cabinet à 23 euros et la visite à domicile à 33 euros, telles que prévues dans l´avenant n°23 signé le 23 mars 2007. Cela avec tact et mesure, avec l´accord des patients et à l´exclusion des patients en CMU. Tous les médecins spécialistes sont appelés à appliquer le C2 consultant tel que prévu dans l´avenant n°23, suivi d´une décision de la Commission de Hiérarchisation du 26 septembre 2007 et d´un accord de l´Union nationale des caisses d´assurance maladie (Uncam) du 27 novembre 2007. Enfin tous les médecins, en cabinet et en établissement, doivent exiger le paiement de leurs astreintes, dès lors qu´ils sont inscrits sur le tableau des gardes. Dans le cadre du service d´urgence, les spécialistes réclament ainsi 150 euros par période de 12 heures. Actuellement les astreintes ne sont reconnues, en règle générale, que pour deux chirurgiens et un anesthésiste par service d´urgence.

Alors que le règlement arbitral de la convention rédigé par Bertrand Fragonard devait initialement être publié ce 12 avril, Michel Chassang croit savoir qu´il faudra attendre le 20 avril. Peu importe néanmoins si les dates du règlement arbitral et du début du mouvement ne coïncident plus. « En imposant le respect des engagements de la convention de 2005, les médecins donnent un signal fort au Gouvernement et aux caisses, celui de leur attachement à un système conventionnel sincère. La nouvelle convention devra construire de nouvelles perspectives sur les bases des acquis de la précédente et non pas recycler le passif, ce qui serait inacceptable », indique la Csmf dans un communiqué.

L´Unof, branche des médecins généralistes de la Csmf, rappelle que la ministre de la Santé a la possibilité d´intégrer ces tarifs dans le règlement conventionnel arbitral en cours d´élaboration. Selon Michel Combier, son président, celle-ci « a décidé de bloquer cette revalorisation sous des prétextes sans cesse changeants ce qui a entrainé une crise grave entre la médecine Générale et les pouvoirs publics ».