Tout au long de l’examen la semaine dernière, par les députés, du projet de loi sur le financement de la Sécurité Sociale, plusieurs amendements auront provoqué l’ire des médecins. Celui qui portait sur l’encadrement des honoraires en secteur 2 a été rejeté, mais une autre disposition, adoptée vendredi, a déclenché une nouvelle vague de colère. La mesure en question, présentée par les rapporteurs UMP Jean-Pierre Door et Yves Bur, oblige les praticiens à prescrire «un traitement médicamenteux figurant au répertoire des groupes génériques, à moins que des raisons particulières tenant au patient ne s’y opposent». La disposition prévoit une sanction: en cas d’inobservations répétées, le médecin pourra être mis sous entente préalable par la Sécurité sociale. Objectif recherché dans un contexte de déficit abyssal du régime général (30 milliards d’euros attendus en 2010): de nouvelles économies. Dans l’exposé de leur amendement, Jean-Pierre Door et Yves Bur estiment à «plusieurs dizaines de millions d’euros», le surcoût du déplacement des prescriptions vers des médicaments en dehors du répertoire des génériques.