Après les scandales du sang contaminé et de l’hormone de croissance, un nouveau procès mettant en cause le corps médical s’est ouvert ce matin, après 12 ans d’instruction et plus de 20 ans d’attente pour certains patients. Trois médecins de l’ex-Clinique du sport comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris, face à 17 victimes, pour blessures involontaires ayant entraîné une ITT de longue durée, «tromperie sur la qualité d’une prestation de service» et, pour l’un d’eux, «non-assistance à personne en danger».

Rappel des faits: entre 1988 et 1993, cinquante à soixante patients opérés dans une certaine salle de la Clinique du sport sont contaminés par Mycobacterium xenopi, un microbe atypique qui circule dans le réseau d’eau*. Après l’annonce d’un premier cas, en 1989, le Dr Pierre Sagnet, patron de la clinique, demande l’avis d’un confrère rhumatologue à Lyon qui évoque «la possibilité d’une contamination» par M. xenopi et lui conseille de faire une enquête dans la salle d’opération concernée. La suggestion reste lettre morte.