Ce soir, Barack Obama joue gros. Fait rarissime, le président américain s’adressera aux deux chambres réunies du Congrès dans un message retransmis en direct à la télévision. L’enjeu: convaincre ses concitoyens du bien-fondé de son projet de réforme du système de santé.

Sur le papier, on comprend mal comment le nouveau Président pourrait échouer: les Etats-Unis consacrent énormément d’agent – 18% de leur PNB, contre 11% en France par exemple – pour financer un système qui laisse sur le carreau 47 millions de personnes, totalement dépourvues de couverture maladie. L’augmentation annuelle des frais d’assurance (+15%) étrangle les entreprises autant que les ménages. Les factures médicales non prises en charge par les assureurs sont d’ailleurs à l’origine de deux tiers des faillites personnelles. Pour toutes ces raisons, 82% des Américains interrogés durant la course à la Maison blanche souhaitaient voir le système de santé complètement réorganisé* et Barack Obama en avait fait l’un des piliers de sa campagne. Neuf mois après son investiture, le voilà avec une côte de popularité certes toujours très bonne (50% d’opinions favorables), mais en baisse.